Analyse et conjoncture économique de la région Bretagne

La Bretagne conserve un taux de pauvreté inférieur à la moyenne nationale, malgré une hausse plus marquée en 2007. La crise économique a vraisemblablement contribué à accentuer un peu plus le niveau de précarité au sein de l’économie de la région.


Taux de pauvreté en Bretagne en 2007 : toujours inférieur à la moyenne nationale
En 2007, la pauvreté a progressé en Bretagne. Le taux (dit taux à 60 %, qui est généralement pris pour référence) passe en effet de 10,8 % des ménages de la région à 11,2 %. Ceci place la Bretagne en dessous de la moyenne nationale, à 13,4 % et très loin des régions les plus mal classées : Languedoc-Roussillon à 18,7 et Corse à 20,4 %. La progression de la pauvreté en Bretagne est légèrement supérieure à celle observée au niveau des régions françaises entre 2006 et 2007 (+0,2 % contre +0,4 % en Bretagne).

Taux de pauvreté en Bretagne en 2007 : toujours inférieur à la moyenne nationale
La pauvreté touche surtout les jeunes, avec un taux à 14 % pour les moins de 19 ans et à 12,8 % pour les 18-29 ans. La hausse est d’ailleurs principalement concentrée sur eux. Toutefois, quelque soit la classe d’âge, les taux de pauvreté en Bretagne sont inférieurs aux moyennes nationales (cf. graphique).

Au niveau du type de ménages, les familles monoparentales restent en « tête » de la pauvreté, avec 28,1 % des ménages touchés. Pour ces catégories, l’écart avec la moyenne nationale (29,9 %) est faible. On note que les célibataires sont plus confrontés à la pauvreté que les couples (influence du veuvage chez les personnes âgées).

Sans faire de projection, la dégradation progressive de la situation sur le marché du travail en 2008 et 2009 a vraisemblablement conduit à faire progresser la pauvreté en Bretagne dans la tranche 18-29 ans et des 30-64 ans. De plus, pour les publics fragiles (famille monoparentale ou femmes seules), il n’y a pas eu de mouvement susceptible de modifier la situation de 2007. De même pour les retraités, la situation en termes de revenus (et donc de pauvreté monétaire) est restée globalement inchangée.

Bretagne Economie - Lundi 7 Juin 2010


Le nombre de chômeurs en Bretagne continue de progresser en avril 2010 mais sur un rythme plus modéré. Uns stabilisation du taux de chômage s’amorce après la flambée de 2009.


Nombre chômeurs Bretagne en avril 2010 : modération dans la hausse
Le nombre de chômeurs en Bretagne continue à croître en avril 2010, avec +11,6 % sur un an. Toutefois, la hausse revient sur ces niveaux plus modérés, après avoir connu des évolutions supérieures à +20 % au cours de l’été 2009. Cette situation est similaire à celle que l’on observe au niveau national, où la hausse du nombre de chômeurs persiste mais est moins marquée qu’en 2009. Les évolutions restent cependant les pires que la Bretagne ait connu depuis 20 ans.

Comme le montre le graphique ci-dessous, il faut garder en tête que la situation reste très difficile pour les publics les plus fragiles sur le marché, notamment les chômeurs de longue durée. Dans le dernier cas, la tendance est explosive avec +36,2 % en avril 2010 contre +30 % au niveau national. On a compté respectivement 60 280 chômeurs de longue durée (+ de 1 an), soit une hausse de 36,2 % sur un an (+36,8 % au mois précédent) et 26 400 chômeurs de - de 25 ans, soit une hausse de 5,6 %, après +9,8 %.


Nombre chômeurs Bretagne en avril 2010 : modération dans la hausse
Alors que bl’emploi en Bretagne progresse faiblement, la situation sur le front du chômage ne devrait pas s’améliorer rapidement. Toutefois, l’éclaircit est tout de même attendue car les offres d’emplois se redressent nettement depuis quelques mois, notamment les offres dites durables (contrats de plus d’un mois), qui sont en hausse de 26,2 % en avril 2010 (cumul 3 mois).

Dans ces conditions, le niveau du chômage pourrait encore monter un petit peu en Bretagne avant de se stabiliser. Ceci mettrait fin à la flambée du taux de chômage qui est passé de 6,6 % fin 2008 à 8,2 % fin 2009.

NB : Les données dans les graphiques et les commentaires font références aux catégories ABC. Cette définition est préférée à celle de la catégorie A (à la recherche d’emploi sans activité réduite) car elle permet de mesurer les chômeurs effectivement en concurrence sur le marché du travail (personne astreinte à la recherche active d’emploi).

Bretagne Economie - Jeudi 3 Juin 2010


Les heures supplémentaires effectuées en Bretagne par les salariés du privé sont toujours en recul début 2010. Un mouvement qui contraste avec l’évolution nationale et illustre la fragilité du côté de l’emploi salarié.


Heures supplémentaires en Bretagne début 2010 : encore en recul
Au premier trimestre de 2009, on a compté en Bretagne 7,4 millions d'heures supplémentaires pour les emplois salariés (au-delà de 35 h). Ceci a apporté aux salariés concernés un revenu exonéré d’impôt de 23,5 millions d’euros (M€) (heures supplémentaires + heures complémentaires effectuées par les salariés à temps partiel). Comme le graphique ci-contre l’illustre, la tendance pour les heures supplémentaires reste à la baisse. Ceci n’est pas un bon indicateur de reprise pour l’emploi salarié, et contredit le signal envoyé par la forte progression de l’intérim en Bretagne.

Heures supplémentaires en Bretagne début 2010 : encore en recul
En comparant le T1 2010 au T1 2009, la Bretagne reste en net repli, perdant 1,9 % sur un an pour les heures supplémentaires, alors que la situation s’est stabilisée au niveau national (-0,3 %).

Sur l’ensemble de 2009, les heures sup+comp ont apporté aux salariés 91,4 M€. Ce montant reste une portion minime de la rémunération totale des salariés, avec 0,5 % de la masse salariale distribuée en Bretagne (données Acoss). La rémunération distribuée aux salariés sous forme d’heures supplémentaires et complémentaires au T1 2010 est en recul de 3 % sur un an.

Cette statistique illustre la situation toujours difficile sur le plan de l’emploi en Bretagne, notamment pour le secteur industriel. Toutefois, cet élément à lui seul ne nous paraît pas suffisant pour modifier notre jugement, une stabilisation de l’emploi surtout grâce à l’emploi intérimaire sur le premier semestre 2010 suivie sur la seconde partie de cette année de créations d’emploi faiblarde dans les services marchands.

Bretagne Economie - Mardi 25 Mai 2010


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