Nord Pas-de-Calais Economie

L’emploi salarié dans le privé s’est contracté dans le Nord-Pas-de-Calais début 2010. Au T1 2010, l’emploi recule de 0,3 % par rapport au T4 2009, contre -0,2 % au trimestre précédant et -0,5 % au T3 2009. Sur un an, la progression revient à -2 % (moyenne nationale : -1,4 %), en territoire négatif pour le 7e trimestre consécutif. Ces données sur l’emploi salarié sont plus négatives que celles de l’Insee et montrent que le marché du travail détruit toujours des emplois dans le Nord-Pas-de-Calais.

Ces données dessinent aussi un contexte plus négatif que les derniers chiffres du chômage en Nord-Pas-de-Calais début 2010.

Du côté des salaires en Nord-Pas-de-Calais, la modération n’est pas encore très marquée. Le salaire moyen par tête ne progresse que de 2,7 % sur un an (moyenne nationale : +2,9 %) après +0,9 % en moyenne en 2009. Les salaires ne connaissent donc pas de coup de frein, malgré la dégradation du côté du chômage. De plus, les faibles revalorisations du SMIC, visibles en 2009, n’ont pas eu d’impact durable.

L’emploi salarié total dans le privé au T1 2010 dans le Nord-Pas-de-Calais a été de 1 009 600 postes pour un salaire moyen sur le trimestre de 6 146 €.

Le taux de chômage en Nord-Pas-de-Calais début 2010 a baissé. Il atteint au T1 2010 12,9 % de la population active, contre 13 % fin 2009. Ceci fait suite à 8 trimestres consécutifs de hausse, donc met fin à 2 ans de progression du chômage. Toutefois, comparée à la moyenne nationale (9,5 %), la région reste nettement plus en difficulté.

Le taux de chômage est remonté au son plus haut niveau depuis fin 1999. En l’espace de 2 ans, c’est toute l’amélioration de 2005-2008 qui a été effacée. Ceci illustre bien la violence de la crise économique sur l’emploi dans le Nord-Pas-de-Calais

Au niveau des départements, la « hiérarchie » est globalement inchangée, avec un chômage plus élevé dans le Nord (13 %) par rapport au Pas-de-Calais (12,7 %).

Compte tenu des données récentes concernant le nombre de chômeur indemnisé en région Nord-Pas-de-Calais et le RSA et avec une légère reprise de l’emploi, le taux de chômage en Nord-pas-de-calais continuera à baisser au cours du T2 2010.

Les transactions immobilières* en mai 2010 restent en recul en région Nord-Pas-de-Calais, avec -4,2 % sur un an. Toutefois, la tendance est positive au total, comme le montre le graphique, les ventes de logements ayant repris 6,2 % entre septembre 2009 et mai 2010. Au total, on a compté pour près de 8,32 milliards € de ventes de biens immobiliers anciens et neufs (8,17 milliards € en avril).

Toutefois, entre les deux segments, l’évolution du marché reste très contrastée. Pour les logements neufs en Nord-Pas-de-Calais, les transactions restent en contraction, avec encore un recul de 13,5 % en mai 2010. Depuis janvier 2010, les ventes ont perdu 46 millions €.

En revanche, la reprise des ventes de logements anciens a été franche depuis l’automne 2009. La variation est revenue à -1,4 % contre -28,4 % en septembre 2009. Depuis janvier 2010, les transactions dans ce segment ont progressé de 656 millions €. Ainsi, la reprise immobilière dans le Nord-Pas-de-Calais reste concentrée dans les biens anciens.

Comme l’activité économique tirée de l’immobilier (soit la mise en chantier de logement et locaux) est principalement liée au neuf, ceci contraste avec des données plus positives concernant l’activité dans la construction dans la région. Mais sans demande, difficile de tabler sur une augmentation des chantiers donc de l’emploi.

* Les données reprises ici portent sur les droits de mutations dans le Nord-Pas-de-Calais (neuf : taxe d’hypothèques ; ancien : taxe normale). L’assiette est reconstruite par la CGEDD. Il s’agit du montant (nombre x prix). Ces données donnent la dynamique à l’œuvre sur le marché immobilier de la région Nord-Pas-de-Calais. Les données sont cumulées sur 12 mois.