Nord Pas-de-Calais Economie

Le nombre de chômeurs en Nord-Pas-de-Calais continue à croître en avril 2010, avec +8,5 % sur un an. On a compté en avril 306 750 chômeurs*. Toutefois, la hausse revient sur ses niveaux plus modérés, après avoir frôlée +17 % en septembre dernier. Cette situation est similaire à celle que l’on observe au niveau national, où la hausse du nombre de chômeurs persiste mais est moins marquée qu’en 2009. Les évolutions restent cependant les pires que la région Nord-Pas-de-Calais ait connu depuis 20 ans.

Comme le montre le graphique ci-dessous, il faut garder en tête que la situation reste très difficile pour les publics les plus fragiles sur le marché, notamment les chômeurs de longue durée. Dans le dernier cas, la tendance est explosive avec +25 % en avril 2010 même si elle reste en deçà de celle observée au niveau national (+30 %). On a compté respectivement 121 610 chômeurs de longue durée (+ de 1 an), soit une hausse de 25 % sur un an (+26,2 % au mois précédent) et 62 360 chômeurs de - de 25 ans, soit une hausse de 0,7 %, après +2,8 %.

Alors que bl’emploi en Nord-Pas-de-Calais n’a pas encore redémarré, la situation sur le front du chômage devrait rester difficile. Toutefois, l’éclaircit est tout de même attendue car les offres d’emplois se redressent nettement depuis quelques mois, notamment les offres dites durables (contrats de plus d’un mois), qui sont en hausse de 20,4 % en avril 2010 (cumul 3 mois).

Dans ces conditions, le niveau du chômage pourrait se stabiliser dès début 2010 en région Nord-Pas-de-Calais. Ceci mettrait fin à la flambée du taux de chômage qui est passé de 11,3 % fin 2008 à 13,2 % fin 2009.

* Les données dans les graphiques et les commentaires font références aux catégories ABC. Cette définition est préférée à celle de la catégorie A (à la recherche d’emploi sans activité réduite) car elle permet de mesurer les chômeurs effectivement en concurrence sur le marché du travail (personne astreinte à la recherche active d’emploi).

Le crédit bancaire se reprend début 2010 dans la région Nord-Pas-de-Calais après le fort coup de frein de 2008 et 2009. Le rebond est principalement porté par le crédit immobilier, dont la hausse sur un an revient à +5,7 % sur un an en mars 2010. Ainsi, depuis novembre dernier la tendance pour l’évolution du crédit à l’habitat est à nouveau à la hausse (cf. graphique). En mars, l’encours a atteint 37,3 milliards €. Cette reprise est à relier à la reprise observée sur pour la construction de logement neuf, donc que l’impulsion est positive pour la croissance économique en Nord-Pas-de-Calais.

Pour le crédit investissement (17,8 milliards € en mars 2010), la tendance reste baissière même si l’on est toujours en variation positive, avec +2,9 % sur un an. Ceci n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour l’investissement des entreprises en Nord-Pas-de-Calais. Pour les crédits de trésorerie (mélangeant ménages et entreprises), l’évolution reste légèrement négative, avec -0,3 % en mars 2010.

Au final, le flux de crédit est sur une bonne tendance en Nord-Pas-de-Calais. Toutefois, la reprise est encore trop localisée dans le crédit immobilier. L’absence de reprise du financement pour des projets d’investissement est un signal négatif concernant la croissance économique dans la région.
A suivre donc…

La publication d’avril 2010 des données relatives à l’activité dans la construction de logement dans le Nord Pas-de-Calais a envoyé des signaux très positifs au printemps 2010.

Les permis de construire sont revenus dans le vert, avec une hausse de 2,7 % en avril 2010. On a comptabilisé 20 351 permis sur les mois allant de mai 2009 à avril 2010 (cumul sur 12 mois). De même pour les mises en chantier, si la variation reste dans le rouge, avec -12,8 % en avril 2010, on est loin des -24 % de l’automne dernier. 15 161 chantiers ont été commencés (cumul 12 mois). Ainsi, en région Nord Pas-de-Calais, l’activité dans la construction (mises en chantier) et surtout les perspectives (permis de construire) s’améliorent.

La région se comporte mieux que la moyenne nationale, où la reprise dans la construction est plus lente.

Si la tendance se confirme, elle est de nature à modifier notre jugement sur les perspectives de l’emploi salarié dans le Nord Pas-de-Calais La construction pourrait participer plus qu’anticiper aux créations d’emplois et donc faire se reprendre plus rapidement l’emploi salarié.