Le 10 ans français finit la semaine à 3,5 %, le gouvernement doit en profiter pour enfoncer le clou


Les taux des obligations d'Etat sont en baisse pour la deuxième journée consécutive pour la France. Le gouvernement doit profiter de cette phase de reflux pour incorporer des hypothèses de croissance plus réalistes sur 2012 et 2013 dans ses perspectives budgétaires et renforcer sa crédibilité.



Le 10 ans français finit la semaine à 3,5 %, le gouvernement doit en profiter pour enfoncer le clou
Vendredi 18 novembre, à la clôture, les taux des obligations d’Etat de la France sont en baisse, confirmant le mouvement entamé la veille. Le taux de l’obligation d’Etat 10 ans de la France redescend à 3,5 % et le spread 10 ans recule à 165 pb (cf. graphique ci-contre et tableau ci-dessous).

La baisse est forte depuis le record de jeudi matin (spread au-dessus de 210 pb). Le recul du spread 10 ans est dû pour moitié à l’augmentation du taux allemand et pour moitié à la baisse du taux français.

La situation est donc en nette amélioration mais tout reste relatif. Vendredi dernier, le spread 10 ans était inférieur à 160 pb. De plus, la baisse des taux ne joue pas autant sur les maturités très courtes, avec un taux 2 ans qui reste stable par rapport à hier.

Les taux restent bas dans l’absolu et la France n’est pas confrontée à un stress comparable à celui de l’Espagne ou de l’Italie, avec des niveaux de taux insoutenables sur la durée. Toutefois, l’absence de réaction de la part du gouvernement à cette nouvelle situation est préjudiciable.

Ce mouvement de défiance n’est pas de la spéculation mais plutôt une réévaluation du risque souverain. Le AAA n’a plus grand sens au regard des primes de risque demandées à la France et à l’Autriche. Ne pas affronter ce problème maintenant (au moins par de la communication), quand la situation reste largement gérable, et laisser faire le marché peut placer rapidement le pays dans une dérive « à l’italienne ».

La bFrance ne manque pas encore d’acheteur pour ses obligations, il faut donc en profiter pour enfoncer le clou et présenter un plan crédible pour rétablir les finances publiques. Un tel plan ne doit se baser sur des hypothèses de croissance déconnectées de la réalité (1 % de croissance pour 2012 et 2 % pour 2013).

Il ne doit pas non plus éluder la problématique de la maîtrise des dépenses. En 2011, les dépenses de l’Etat ne reculent que grâce à la fin de programmes spécifiques (compensation de taxe professionnelle et fin des dépenses du Grand Emprunt). En excluant cet effet, les dépenses sont en hausse de 3 % sur un an fin septembre.

© www.gecodia.fr                
Marché obligataire zone euro 18/11/2011 17/11/2011
Taux des obligations d'Etat 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans
Allemagne 0.40 1.03 1.86 2.63 0.37 0.96 1.77 2.57
France 1.78 2.67 3.51 4.24 1.78 2.78 3.63 4.34
Italie 6.24 6.57 6.71 7.37 6.11 6.81 6.89 7.32
Espagne 5.52 5.62 6.36 7.03 5.55 5.86 6.47 7.21
Belgique 3.95 4.38 4.93 5.15 4.02 4.42 4.88 5.30
Grèce 184.12 58.71 49.13 19.81 177.23 50.14 41.85 19.83
Pays Bas 0.73 1.66 2.57 2.75 0.81 1.71 2.51 2.69
Autriche 1.67 2.90 3.58 4.02 1.98 3.04 3.68 4.05
Portugal 14.53 13.33 11.55 9.35 14.66 13.41 11.43 9.31
Irlande 8.26 8.14 8.15 - 7.94 8.01 8.07 -
Finlande 0.96 1.68 2.63 - 0.83 1.68 2.63 -
  Noir : baisse ou stable / rouge : hausse    
  18/11/2011 Variation (jour)  
Spread avec le bund Allemand (pb) 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans
France 138 164 165 161 -3 -18 -20 -17
Italie 583 554 485 474 9 -31 -26 -1
Espagne 512 460 450 440 -6 -31 -20 -24
Belgique 354 336 307 252 -10 -11 -4 -22
Grèce 18 372 5 768 4 728 1 718 686 850 720 -9
Pays Bas 32 64 71 12 -12 -12 -2 0
Autriche 127 187 172 139 -33 -21 -18 -9
Portugal 1 413 1 230 969 672 -16 -15 4 -2
Irlande 786 711 630 - 29 5 0 -
Finlande 55 66 78 - 9 -6 -8 -
100 pb = 1 %         Vert : resserement du spread
          Rouge : écartement du spread

Équipe Gecodia.fr

Vendredi 18 Novembre 2011




1.Posté par ... le 19/11/2011 05:26
"La France ne manque pas encore d’acheteur pour ses obligations, il faut donc en profiter pour enfoncer le clou et présenter un plan crédible pour rétablir les finances publiques. Un tel plan ne doit se baser sur des hypothèses de croissance déconnectées de la réalité (1 % de croissance pour 2012 et 2 % pour 2013).

Il ne doit pas non plus éluder la problématique de la maîtrise des dépenses. En 2011, les dépenses de l’Etat ne reculent que grâce à la fin de programmes spécifiques (compensation de taxe professionnelle et fin des dépenses du Grand Emprunt). En excluant cet effet, les dépenses sont en hausse de 3 % sur un an fin septembre. "

Je suivais Gecodia pour leurs simples énoncés des chiffres, et non pas pour son avis sur une solution... parce que justement, il y aurait beaucoup à dire sur ces simples phrases "réduisons les dépenses, nous avons moins de croissance, enfonçons le clou tant qu'il est encore temps, en présentant un plan crédible - aux yeux des acheteurs de la dette, ou du peuple???

Vous perdez en crédibilité... ou alors vous portez le focus sur une seule frange de votre lectorat...


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