France / Croissance du PIB : Surprise pour le T4 2011 avec une récession évitée


La croissance du PIB en France au quatrième trimestre 2011 a été positive et même suffisamment forte pour créer une réelle surprise. La France évite la récession au T4 même si la performance est modeste et si l'emploi est déjà en train de plonger.



France / Croissance du PIB : Surprise pour le T4 2011 avec une récession évitée
La croissance en France a été positive fin 2011 et le pays échappe à la récession, ce qui constitue une surprise assez forte compte tenu des indications globalement négatives enregistrées sur les derniers mois pour l'économie française. Le PIB de la France a progressé de 0,2 % au dernier trimestre en variation trimestrielle, après +0,3 % au troisième trimestre.

A titre de comparaison, la croissance au T4 2011 a été de +0,7 % non annualisé aux Etats-Unis et de +2 % en Chine. Le PIB s'est contracté de 0,2 % en Allemagne et de 0,3 % en zone euro.

Le PIB de la France au sur l'ensemble de l'année 2011 a atteint 1 996 milliards d'euros en valeur et la croissance (en volume) a été de 1,7 % après 1,4 % en 2010. Il s'agit de l'année de croissance la plus forte depuis 2007 mais l'économie française a encore tourné sur un rythme modeste. L’économie française n'a toujours pas retrouvé son niveau de création de richesse observé au premier trimestre 2008, le PIB en volume étant toujours inférieur de 0,3 % fin 2011. Cette sortie de récession est la plus lente observé depuis 1949.

N'hésitez pas à consulter notre rubrique Economie France avec toutes les principales statistiques mises à jour en continu.

Selon l'Insee, dans le détail, sur le quatrième trimestre, la consommation des ménages est resté positive (d'où la surprise avec +0,2 % sur le trimestre après +0,3 %) les dépenses dans les services ayant compensé le repli observé pour les dépenses des ménages en biens. L'investissement est aussi bien orienté (+0,9 % après +0,2 %), permettant à la demande intérieure finale (hors stocks) d'apporter +0,3 point à la croissance du PIB.

Dans le même temps, la réduction du déficit commercial de la France permet au commerce extérieur d'apporter +0,7 point à la croissance (après +0,1 point).

Au final, si le PIB progresse que de 0,2 % c'est dû à la correction sur les stocks, les variations de stocks ponctionnant 0,8 point à l’évolution de l’activité (0 pp au T3).

L'investissement a rebondi grâce à une reprise de l'investissement des entreprises que ce soit pour l'investissement productif (biens d'équipement et transport) ou pour les dépenses en information-communication. En revanche la FBCF en construction décélère (+0,4 % après +0,9 %), principalement du fait de dépenses plus modeste de la part des ménages. En moyenne sur 2011, la FBCF totale progresse de 2,9 % (après un recul de 1,4 % en 2010), contribuant pour +0,6 point à la croissance annuelle.

Au niveau de la consommation, les ménages français le recul est marqué pour les dépenses d’énergie-eau-déchets (climat doux de l’automne) mais aussi pour l'alimentaire. En revanche, les grands postes de dépenses en services ralentissent mais restent en croissance. En moyenne sur 2011, les dépenses de consommation des ménages ralentissent (+0,3 % après +1,3 % au plus bas depuis 2009) et contribuent pour +0,1 point à la croissance du PIB.

Si l'économie échappe à la récession, ce n'est pas le cas de l'emploi. Dans le secteur privé, les postes de salarié diminuent de 0,2 %, soit près de 32 000 emplois de perdus. La contraction touche surtout l'intérim et dans une moindre mesure l'industrie. L'état du marché du travail est très dégradé et tous les indicateurs de l'emploi ne laissent pas entendre que la situation va s'améliorer à court terme (enquêtes sur les intentions d'embauches, emplois dans l'intérim, marge des entreprises, perspectives économiques).

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 15 Février 2012




1.Posté par Eve-Marie le 15/02/2012 12:40
Période pré-électorale oblige ? Comment expliquer cette "embellie" ? Le lien croissance-baisse du chômage est-il désormais à mettre en cause ou faut-il attendre pour observer une amélioration sur ce front ? J'ai du mal à croire qu'à un niveau ou à un autre les données ou calculs ne soient pas biaisés... Qu'en pensez-vous ?

2.Posté par Équipe Gecodia.fr le 16/02/2012 19:31
Les chiffres sont ceux de l'Insee et repose sur une méthodologie fixe. Il est peu probable que les données soient directement manipulées.

Concernant le lien croissance-emploi, la corrélation n'est jamais parfaite trimestre par trimestre. Il faut aussi tenir compte de la volatilité des données statistiques. Le fait que le T4 soit meilleur que prévu est notamment lié à une bonne performance des exports, qui semblent difficile à reproduire à court terme (gros impact des livraisons aéronautiques). Le T1 pourrait donc souffrir d'un contrecoup.

+0,2 % reste une croissance faible et insuffisante pour provoquer une amélioration sur le marché du travail. A titre d'exemple, si la France enregistrait une croissance de 0,2 % chaque trimestre, le PIB ne progresserait que de 0,8 % sur un an et compte tenu des gains de productivité du travail, l'emploi stagnerait (au mieux).

3.Posté par cerise le 25/03/2012 00:47
Bonjour,

Pourriez vous mettre un lien concernant vos sources INSEE lorsque vous cité le montant en milliards d'euros du PIB français ?

Merci


Regionalytics® Un accès rapide simple et interactif aux données locales