Crise de la dette en zone euro : la BCE n’intervient pas sur les marchés


La BCE reste pour l’instant l’arme au pied dans la crise de la dette en zone euro. Elle n’a pas acheté de dettes publiques espagnoles ou italiennes et n’injecte pas de liquidité. Son discours sur la sortie de crise est très ferme : pas de défaut ou de restructuration.



Depuis plusieurs semaines maintenant, l’incapacité des Européens à s’accorder sur une solution viable pour la Grèce a fait dégénérer la crise de la dette en zone euro. La contagion, visible dans les spreads sur les obligations d’Etat, touche désormais des pays d’importance systémique (Italie, Espagne). Ceci menace l’ensemble du système financier de la zone euro, voire au-delà compte tenu de l’interconnexion entre les places financières.

Pour autant, la BCE ne s’est pas impliquée directement dans cette nouvelle phase de la crise. Elle a augmenté comme prévu son taux directeur de 50 pb au début du mois, portant le refi à 1,5 %. Rappelons que ceci renchérit le coût du refinancement pour l’ensemble des banques de la zone.

De plus, elle n’a pas procédé à de nouveaux achats de dette sur le marché obligataire de la zone euro. L’encours d’obligations d’Etat achetées via le programme SMP par la BCE est quasiment stable depuis février dernier. Ainsi, la BCE n’est pas intervenue sur les dettes espagnoles ou italiennes sur les dernières semaines, contrairement à ce que certaines rumeurs indiquaient.

A noter aussi, que la BCE n’a pas non plus injecté de liquidité supplémentaire dans le système bancaire. La liquidité prêtée aux banques via les opérations de refinancement a certes légèrement progressé (+40 milliards € en moyenne sur les 4 dernières semaines) mais c’est lié à l’augmentation des besoins de fonctionnement (facteur autonomes).

Impacts économiques

La position de la BCE est très claire concernant une solution à la crise grecque. La sauvegarde de la stabilité financière en Europe exclu un défaut, même sélectif, et plus largement tout évènement de crédit type restructuration. Ceci exclut le plan français d’échange « volontaire » d’obligations avec un rallongement de la maturité.

De plus, à travers la voix de J.-C. Trichet, la banque centrale européenne insiste sur la fait que les gouvernements seront face à leur responsabilité en cas de défaut. Il ne sera plus possible d’utiliser les titres de dette en situation de défaut pour les opérations de refinancement. Ceci va tarir la liquidité mise à disposition des banques grecques et mènerait à un défaut global du secteur privé, alourdissant considérablement la facture (cf. expositions des banques étrangères au risque public et privé grec).

En refusant de s’impliquer pour l’instant sur les marchés via son programme SMP, la BCE rajoute de la pression sur les gouvernements pour qu’ils se mettent d’accord rapidement sur un plan d’aide crédible.

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 20 Juillet 2011