Stabilisation sur un niveau record pour les spreads italiens et espagnols, pas d’effet Mario Monti


Pas d'amélioration pour l’Italie et l’Espagne sur le marché obligataire. Si la situation persiste ou s’aggrave, ces pays n’auront d’autre choix que de demander de l’aide. Mais qui pourrait leur en donner ?



Stabilisation sur un niveau record pour les spreads italiens et espagnols, pas d’effet Mario Monti
Les investisseurs sur le marché obligataire n’ont certes pas continué à liquider leurs positions, mais la défiance persiste sur les dettes publiques en zone euro. Les écarts de rendement avec les taux allemands, seul pays conservant sa qualité de valeur sans risque, restent proches des records atteints hier.

Pour Italie, les spreads se sont à peine repliés, perdant 10 pb (100 pb = 1 %) par rapport à hier. Toutefois, les taux restent à des niveaux insoutenables à terme pour ce pays, avec un 2 ans à 6,5 % et un 10 ans à 7,1 %.

L’annonce de la composition du gouvernement de Mario Monti, majoritairement formé de techniciens issus de la société civile, n’a eu qu’un impact très limité sur l’attitude des investisseurs. La défiance envers la dette italienne est toujours aussi forte.

Pour la dette espagnole, la journée fut à nouveau mauvaise, avec une hausse notable du spread sur le taux 2 ans ainsi qu’un nouveau record pour le spread 10 ans. En revanche, les taux à 5 ans et 30 ans se sont légèrement repliés.

Pour ces deux pays, les taux sont dans une zone « boule de neige ». Compte tenu du faible potentiel de croissance et en prenant pour hypothèse une inflation limitée (ce qui est le cas actuellement dans ces pays), les recettes fiscales n’auront pas le dynamisme nécessaire pour permettre à ces états d’encaisser le renchérissement de leur charge d’intérêt provoqué par les refinancements massifs prévus sur 2012 et 2013 (cf. article en lien pour comprendre le lien entre intérêts payés et spreads).

Les taux restent donc dans une zone de stress sévère. La persistance de la crise ne laisserait pas d’autre choix à l’Italie et l’Espagne que de faire appel à une aide internationale. Le seul problème est que désormais seule l’Allemagne ou le FMI peuvent le faire (la France étant désormais hors jeux). Or, dans les deux cas, ils n’ ont ni les moyens d’aider tout le monde (surtout l'Italie) ni la volonté politique.

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Marché obligataire zone euro 16/11/2011 15/11/2011
Taux des obligations d'Etat 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans
Allemagne 0.33 0.89 1.71 2.52 0.29 0.81 1.66 2.48
France 1.90 2.79 3.68 4.44 1.91 2.69 3.66 4.49
Italie 6.48 6.97 7.12 7.52 6.62 7.08 7.18 7.71
Espagne 5.56 5.69 6.49 7.00 5.26 5.67 6.40 6.99
Belgique 4.03 4.39 4.92 5.41 3.82 4.36 4.97 5.43
Grèce 173.08 50.11 41.84 20.06 134.28 47.60 41.62 20.65
Pays Bas 0.81 1.70 2.47 2.63 0.80 1.64 2.42 2.61
Autriche 1.88 3.04 3.71 4.16 1.81 2.90 3.61 4.23
Portugal 18.04 13.69 11.65 9.30 16.92 13.52 11.65 9.17
Irlande 7.92 7.93 8.08 - 8.07 8.14 8.25 -
Finlande 0.83 1.62 2.54 - 0.89 1.59 2.52 -
                 
  16/11/2011 Variation (jour)  
Spread avec le bund Allemand (pb) 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans
France 157 190 197 192 -6 2 -3 -9
Italie 614 607 542 499 -19 -20 -10 -23
Espagne 523 480 479 448 25 -6 5 -4
Belgique 370 350 322 289 16 -5 -10 -6
Grèce 17 275 4 922 4 014 1 753 3 875 243 18 -64
Pays Bas 48 80 76 11 -4 -2 0 -2
Autriche 155 215 201 164 3 6 6 -11
Portugal 1 771 1 280 995 677 108 8 -4 8
Irlande 759 704 637 - -19 -29 -22 -
Finlande 50 73 84 - -11 -5 -2 -
100 pb = 1 %         Vert : resserement du spread
          Rouge : écartement du spread

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 16 Novembre 2011



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