Le taux 10 ans de la France retourne à 3,7 %, la prime de risque reste incompatible avec un AAA


Après l’accalmie, les taux remontent et effacent en grande partie l’amélioration de la matinée. Les investisseurs jugent donc que la dette française n’a plus une qualité AAA. L’impact sur la charge d’intérêt reste encore faible et de ne manifestera que petit à petit.



Le taux 10 ans de la France retourne à 3,7 %, la prime de risque reste incompatible avec un AAA
Alors qu’une détente semblait s’amorcer ce matin, le marché de la dette publique en zone euro est à nouveau très difficile pour les états européens, hormis pour les obligations de l’Allemagne, seul refuge restant.

Les spreads français se tendent à nouveau dans l’après-midi, effaçant une grande part de l’amélioration du matin. La situation est à peine plus favorable qu’hier.

Les taux d’intérêt de la France sur le marché secondaire remontent, le taux de l’OAT 10 ans remontant à 3,66 %, soit un écart avec le Bund 10 ans de 1,95 % (spread : 195 pb). Le Bund est stable à 1,71 %. Ce spread reste très proche de son record d’hier soir (200 pb). On note même une dégradation pour le spread 5 ans.

Le spread exprime la prime de risque sur la signature française. Très clairement, le marché ne « paye » plus pour avoir une obligation française en évaluant le risque limité. Les investisseurs ont abaissé d’eux-mêmes la note de la France (actuellement AAA pour toutes agences de notation).

Une précision importante pour comprendre ce que signifie le taux d’intérêt sur le marché secondaire. Un taux 10 ans à 3,7 % ne signifie pas que la France a une charge d’intérêt de 3,7 % actuellement. La charge d’intérêt est fixée pour chaque obligation à l’émission et ne bouge pas durant toute la durée où l’obligation « existe ». 3,7 % est en fait du rendement annuel théorique que recevrait un investisseur achetant aujourd’hui une obligation de maturité 10 ans, sous condition qu’il conserve l’obligation jusqu’à expiration (et que le capital soit remboursé).

Ce taux est un indicateur du taux auquel l’Etat emprunterait s’il émettait une nouvelle obligation. Le lien avec la charge de la dette pour l’Etat se fait donc progressivement, émission après émission. C’est le refinancement sur les prochaines années qui fera augmenter les intérêts payés.

C’est aussi pour cela que les adjudications de demain seront à regarder de près, l’Etat ayant l’intention de placer entre 6,8 et 8,2 milliards € (selon la demande) d’obligations sur 2 ans à 10 ans.

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Marché obligataire zone euro 16/11/2011 15/11/2011
Taux des obligations d'Etat 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans
Allemagne 0.33 0.88 1.71 2.51 0.29 0.81 1.66 2.48
France 1.89 2.79 3.66 4.44 1.91 2.69 3.66 4.49
Italie 6.50 6.95 7.04 7.48 6.62 7.08 7.18 7.71
Espagne 5.56 5.68 6.39 6.82 5.26 5.67 6.40 6.99
Belgique 4.05 4.39 4.89 5.32 3.82 4.36 4.97 5.43
Grèce 173.08 50.11 41.84 21.08 134.28 47.60 41.62 20.65
Pays Bas 0.84 1.67 2.47 2.62 0.80 1.64 2.42 2.61
Autriche 1.81 3.06 3.64 4.21 1.81 2.90 3.61 4.23
Portugal 18.04 13.69 11.47 9.30 16.92 13.52 11.65 9.17
Irlande 8.08 8.00 8.11 - 8.07 8.14 8.25 -
Finlande 0.82 1.61 2.54 - 0.89 1.59 2.52 -
                 
  16/11/2011 Variation (jour)  
Spread avec le bund Allemand (pb) 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans 2 ans 5 ans 10 ans 30 ans
France 156 191 195 193 -7 3 -5 -9
Italie 617 607 533 498 -16 -20 -19 -25
Espagne 523 480 468 432 26 -6 -6 -20
Belgique 372 351 318 281 19 -4 -13 -14
Grèce 17 275 4 923 4 013 1 857 3 875 244 17 39
Pays Bas 51 79 76 11 -1 -3 0 -1
Autriche 148 218 193 170 -5 10 -2 -4
Portugal 1 772 1 281 976 679 108 10 -23 9
Irlande 776 712 640 - -3 -21 -19 -
Finlande 49 73 83 - -11 -5 -3 -
100 pb = 1 %         Vert : resserement du spread
          Rouge : écartement du spread

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 16 Novembre 2011



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