L’activité flambe dans l’industrie asiatique


Les indices PMI sont compatibles avec une croissance forte en Chine et en Inde. Les craintes inflationnistes se renforcent aussi



Des PMI compatible avec une croissance forte en Chine et en Inde

 


Cette nuit, les résultats pour les PMI (Purchasing Manager Index, cf. ci-dessous) dans l’industrie ont été publiés pour les deux grandes économies de la zone Asie. Ils sont très bons à la fois pour la Chine et pour l’Inde.

 


Ainsi, en Chine, le PMI officiel bien que légèrement en repli, reste avec 55,8 points (56,6 points en décembre) largement au-dessus de la barre de 50 points séparant expansion et contraction de l’activité. En Inde, le PMI de janvier, est lui en progression pour atteindre un impressionnant 57,6 points (55,6 points en décembre). Ces deux pays enregistrent les indices les plus hauts dans les pays émergents, voire du monde (PMI américain non encore connu).

 


Ces niveaux indiquent clairement que la forte croissance observée depuis le printemps dans ces économies ne s’affaiblit pas début 2010. Ainsi, la production industrielle, qui croît sur un rythme proche de 20 % sur un an en Chine et supérieur à 10 % en Inde va dans un cas rester stable et dans l’autre accélérer.

 


Pour les deux pays, l’activité dans l’industrie est stimulée à la fois par les commandes domestiques et étrangères. La combinaison d’une forte demande interne et d’une reprise du commerce extérieure est donc toujours présente début 2010. On remarque aussi que dans les deux enquêtes les composantes « emplois » (NB : volonté d’embauché si indice > 50 points), qui ont mis le plus de temps à revenir au-dessus de la barre, sont désormais compatibles avec des créations d’emplois soutenues. Un bon élément pour le maintien d’une consommation des ménages dynamique à court terme.

 


Mais des indices qui signalent des tensions inflationnistes

 


Le revers de la médaille est que ces très bons indices PMI alimentent les craintes de surchauffe, de plus en plus présentes dans le marché. La croissance actuelle est revenue sur les rythmes de 2005-2007, alors même que cette période était déjà la meilleure sur les 3 dernières décennies. Or, il s’agissait aussi d’une période d’inflation forte. Cette dernière était alimentée à la fois par la hausse des cours des matières premières (elle-même alimentée par la croissance) et par des tensions fortes sur l’appareil de production (usines tournant à plein régime, hausse des salaires). D’autre part, les réponses dans les enquêtes PMI concernant les prix, à l’entrée du processus de production (matières premières) ou à sa sortie (prix de vente), sont de nature à faire craindre une diffusion de ces hausses de prix industriels aux biens de consommation.

 


Ce cocktail inflationniste cadre assez bien avec notre analyse sur les politiques monétaires esquissée plus tôt dans le mois. Néanmoins, il est plus inquiétant que ce que l’on pouvait penser. Dans ces conditions, le durcissement des politiques monétaires sera probablement plus rapide et plus ferme que ce que nous écrivions alors.

 


Intérêt



Les PMI manufacturiers sont des indices très regardés par les marchés et les économistes, car ils donnent une très bonne approximation de la croissance du PIB, même s’il ne s’agit que du secteur industriel. Un PMI au-dessus de 50 points indique que l’économie croît. Plus le PMI s’écarte de 50 points, plus la croissance est forte. Dans les pays développés, ils sont complétés par des PMI services.

 


De plus, les PMI comportent des questions sur les origines de la croissance (commandes totales et étrangères), les stocks et les prix (prix à la production, prix à la vente). Ils sont peu décalés dans le temps. Bref, ce sont vraiment les enquêtes les plus regardées.


Guillaume Guidoni

Lundi 1 Février 2010



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