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Japon / Inflation : la déflation persiste et va s'aggravant

Les prix à la consommation continue de reculer au Japon sur l'ensemble de l'année 2011. La déflation s'est réinstallée en 2008 et s'aggrave à la suite de la récession du premier semestre.


Japon / Inflation : la déflation persiste et va s'aggravant
Les prix à la consommation au Japon, hors produits périssables, ont reculé de 0,1% sur un an en décembre et de 0,3% sur l'ensemble de l'année 2011, a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures confirmant le maintien de la déflation.

Ce phénomène de baisse des prix affecte l'archipel depuis près de trois ans, décourageant l'investissement des entreprises, tout en affaiblissant la consommation des ménages incités à patienter en espérant de nouveaux reculs des tarifs.

Le rythme du repli s'est toutefois nettement atténué depuis le record (-2,4% sur un an) atteint en août 2009.

En excluant non seulement l'alimentation, mais aussi l'énergie, les prix à la consommation ont reculé de 1,1% en décembre par rapport à ceux du même mois de 2010, a précisé le ministère. La différence s'explique par la hausse des cours de l'électricité, du gaz et du fuel à usage domestique.

L'essentiel de l'effritement des tarifs est dû à une chute des prix des produits électroménagers, allant jusqu'à un tiers sur un an pour les micro-ondes, les réfrigérateurs et les machines à laver. Un plongeon comparable a affecté les prix de biens électroniques grands publics comme les télévisions, les caméscopes et les ordinateurs personnels. Les tarifs des téléphones mobiles et des vêtements ont en revanche légèrement progressé.

La déflation représente l'une des principales menaces pour la reprise de la troisième puissance économique mondiale, dont la croissance peine à se remettre sur les rails.

Pour tenter d'endiguer la baisse tendancielle des prix, la Banque du Japon maintient son taux directeur dans une fourchette de 0,0% à 0,1%, afin de faciliter la circulation d'argent. Elle promet de poursuivre cette politique accommodante jusqu'à ce que les prix grimpent à un rythme annuel d'environ 1%.

L'institut d'émission prévoit que les prix vont s'effriter de 0,1% sur l'ensemble de l'année budgétaire d'avril 2011 à mars 2012, avant un retour à une faible inflation de 0,1% en 2012-2013.

Le gouvernement de centre-gauche a quant à lui lancé des mesures de soutien à l'économie, notamment des rallonges budgétaires pour la reconstruction du nord-est du Japon en partie détruit par le séisme et le tsunami du 11 mars.

La flambée du yen, qui réduit les revenus des secteurs exportateurs stratégiques (automobile, électronique) et une conjoncture économique mondiale instable pèsent toutefois sur le redémarrage de l'économie de l'archipel.

La consommation y reste en outre fragile. Les ventes de détail sont certes remontées de 2,5% en décembre sur un an, d'après le ministère de l'Economie, mais elles ont évolué de façon erratique pendant toute l'année 2011, affectées par les conséquences des catastrophes qui ont angoissé la population.

Les concessionnaires ont écoulé en fin d'année davantage de véhicules motorisés (+14,9% par rapport à décembre 2010), notamment de voitures, après avoir peiné à les placer au lendemain du désastre naturel de mars dans le nord-est, doublé d'un accident nucléaire.

Les ventes de produits électroménagers et électroniques, comprenant les récepteurs de télévision, ont en revanche dévissé de 9,9%, contre-coup de la ruée sans précédent sur les téléviseurs numériques observée dans les derniers mois de l'année 2010, avant l'arrêt mi-2011 de la diffusion des programmes par signal analogique hertzien.