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Crise de la dette / Notation : L'Autriche confiante dans la solidité du budget public et des banques

Le gouvernement autrichien considère la décision de Moody's de placer sa note sur la dette publique sous surveillance négative injustifiée. L'Autriche est confiante dans sa capacité à ramener le budget à l'équilibre et à réduire son endettement public. La solidité des banques est jugée satisfaisante.


Vienne déplore la décision de l'agence d'évaluation financière américaine Moody's d'une éventuelle baisse à moyen terme de la note de solvabilité maximale ("Aaa") de l'Autriche et regrette que Moody's n'ait pas tenu compte du plan d'austérité de 26,7 milliards d'euros que l'Autriche vient d'adopter.

Dans un communiqué, le ministère autrichien des Finances relève que Moody's croit en une augmentation de la dette publique, alors que le plan d'austérité prévoit, au contraire, une sensible baisse tant de la dette publique que du déficit public à partir de 2012.

Après s'être "félicité" du maintien dans un premier temps de la très prisée note triple A, le ministère souligne que Moody's explique sa décision en raison de la crise de la dette en Europe et de l'exposition des banques autrichiennes en Europe de l'est.

Or, en ce qui concerne le secteur bancaire, le ministère des Finances relève qu'il n'y a "pas de signe de la nécessité de nouvelles mesures de soutien de l'Etat aux banques": "Le secteur financier autrichien est précisément en train de renforcer son capital de base. Nous partons de l'idée que Moody's tiendra compte de ce renforcement dans ses futures évaluations".

Moody's a sanctionné neuf pays de l'Union européenne susceptibles, selon elle, d'être affectés "par les risques financiers et macroéconomiques grandissants émanant de la crise de la zone euro". Cette décision est intervenue un mois jour pour jour après que sa concurrente Standard and Poor's eut privé la France et l'Autriche de leur "triple A".

"La perspective négative associée à la note de ces trois pays tient compte de la présence d'un certain nombre de pressions de crédit susceptibles d'exacerber la sensibilité des finances publiques de ces Etats et leurs programmes d'austérité à toute nouvelle dégradation de la conjoncture économique et de la situation financière européennes", écrit l'agence.

Pour l'agence, ces facteurs vont continuer d'affecter la confiance "fragile" des marchés" vis-à-vis de l'Europe.

Toutefois, la décision négative de Standard and Poors, au lieu d'entraîner sur les marchés financiers internationaux une hausse des taux d'intérêt des obligations d'Etat autrichiennes, a été, au contraire, suivie d'une baisse continue de ces taux.