Zone euro – Inflation au dessus des attentes


En mars, l’inflation a fortement surpris en ressortant à 1,5 % dans la zone euro ; contre 1,1 % attendu. Toutefois, ceci n’est pas de nature à remettre en cause la tendance de fond qui fait plus craindre la déflation que le retour d’une inflation élevée.



L’inflation a atteint 1,5 % en mars

Alors que le consensus Bloomberg s’attendait à une inflation à 1,1 % en mars, la publication d’Eurostat la fait ressortir à 1,5 %, soit un écart important. Le détail n’est pas encore disponible, mais au vue des résultats en Allemagne et en Italie, il semble très probable que ce soit une surprise du côté des prix énergétiques et un sous-jacent stable (rappel : +0,8 % en février plus bas historique) qui en soient la cause.

Donc craindre la déflation est-ce idiot ?

Récemment, nous écrivions que le risque déflationniste s’installait tranquillement en zone euro. Le chiffre d’aujourd’hui semble dire le contraire. Il convient toutefois de noter qu’un résultat ne fait pas une tendance et que de plus, les arguments que nous avons présentés dans la note précédente se sont plutôt renforcés depuis.

Premièrement, l’inflation totale est en grande partie volatile du fait des prix du pétrole (+100 % entre les prix de mars 2009 et mars 2010). Ensuite, la dernière publication sur les salaires a bien montré que la modération salariale s’installait, ce qui ne plaide pas pour une inflation via la boule prix-salaire.



Taux de chômage à 10 %, à la hausse en France et Italie

Enfin, le taux de chômage pour février publié aussi aujourd’hui est ressorti à 10 % dans la zone euro, au plus haut depuis le début des années 2000. La tendance reste à la hausse, plus particulièrement à cause de la France (10,1 % en février selon la définition Eurostat, 10% en janvier) et pour l’Italie. En Espagne, qui avec 19 % de taux de chômage détient le record de la zone, la situation s’est tassée depuis fin 2009, mais sans baisse. En Allemagne, la martingale continue de fonctionner (fort recourt au chômage partiel et aux emplois précaires), le taux de chômage ayant peu progressé depuis 2007 (7,5 % en février 2010). Mais, somme toute, ceci montre bien que la situation sur le marché du travail reste très dégradée. Donc, encore moins de hausse de salaires et de consommation, donc pas d’inflation.

Impact sur les marchés

Cette surprise n’a d’ailleurs pas du tout perturbé les marchés obligataires de la zone euro. Le taux allemand 10 ans est resté inchangé à 3,1 %. L’inflation n’est vraiment pas le souci du moment.

Equipe Gecodia

Mercredi 31 Mars 2010