Taux de chômage en avril 2010 en zone euro : toujours en hausse


En avril 2010, le taux de chômage de la zone euro a touché 10,1 % de la population active. En dehors de l’Allemagne, la situation est difficile partout.



le taux de chômage en zone euro en avril 2010 est ressorti à 10,1 % sur un an. La hausse est quasi-continue depuis 25 mois, le taux de chômage dans la zone euro passant de 7,1 % en mars 2008 à 10,1 %. Le taux est proche de celui des Etats-Unis, qui a atteint 9,9 % en avril 2010.

Ainsi, le niveau du chômage en Europe est revenu à son plus haut niveau depuis 1997, effaçant en 2 ans une décennie de lente baisse. Si le marché du travail en zone euro se comporte de la même façon que durant la décennie 2000 il faudra attendre 2019-2020 pour revenir au niveau de chômage d’avant crise.

Au niveau des grands pays*, la divergence entre l’Allemagne d’un côté et les autres trois grands, de l’autre, est nette. Ainsi, le taux de chômage a reculé en Allemagne à 7,1 % de la population active (-0,2 point par rapport à mars). Il est désormais revenu à son niveau de fin 2008, soit au plus bas depuis 20 ans. En revanche, le niveau du chômage a encore progressé en Espagne (+0,2 point à 19,7 %) et en Italie (+0,1 point à 8,9 %). En France, le taux de chômage est resté stable à 10,1 % de la population active, ce qui est cohérent avec les données sur le nombre de chômeurs. Notez les tendances toujours très négatives en Espagne et en Italie.


Il faut noter que l’évolution positive en Allemagne est une « vraie » bonne nouvelle. En effet, en 2009, la bonne tenue du marché du travail allemand s’est accompagnée d’une précarisation marquée, avec notamment un recours extensif au chômage partiel et aux mini- et midi-jobs (temps partiel faiblement rémunéré). Début 2010, ce sont les emplois « standards » (soumis à pleines cotisations sociales) qui sont au cœur de la reprise des créations d’emplois. Ainsi, en 2010 la qualité et la quantité sont au rendez-vous pour l’emploi en Allemagne.

Au niveau de la zone euro, la persistance dans les années à venir d’un taux de chômage élevé va peser durablement sur les prix et les salaires. C’est l’un des éléments qui plaide en faveur d’une dynamique déflationniste dans la zone euro et un taux refi scotché à 1 %.

* Définition harmonisée, donc les comparaisons se font sur une même base et les taux peuvent différer des séries publiées par offices statistiques nationaux.

Equipe Gecodia

Mardi 1 Juin 2010