Réunion de la BCE d’avril 2011 : hausse du taux refi pour la première fois depuis 2008


A l’issue de sa réunion d’avril 2011, la BCE a relevé de 0,25 % son taux directeur, portant le taux refi à 1,25 %. Cette hausse était attendue et semble en annoncer d’autres.



A l’issue de sa bréunion d’avril 2011, la Banque Centrale Européenne (BCE) a décidé de relever de 0,25 % le taux refi, à 1,25 %. Il s’agit de la première hausse depuis 2008. La crise de 2008 et 2009 avait amené la BCE à réduire le taux refi à 1 % et le taux était stable depuis mai 2009.

Le communiqué de la BCE précise les raisons de cette hausse. La BCE juge sa politique monétaire « très accommodante » actuellement. Or, elle note que les risques inflationnistes se sont renforcés avec de bonnes perspectives économiques pour la zone euro à court terme, l’impact de la hausse de cours des matières premières et celui des hausses des taxes et des prix administrés. Le risque de voir apparaître des effets de second tour (transmission à d’autres prix et dérapage de la boucle prix-salaire) grandit. En revanche, le pilier monétaire ne signale toujours pas de problème inflationniste La BCE juge les anticipations d’inflation ancrées et agit pour qu’elles le restent.

Lors de la séance de question réponse, J.-C. Trichet précisé que le Conseil n’avait pas décidé qu’il s’agissait du début d’un cycle de hausse de taux. Toutefois, il a précisé que le Conseil avait voté à l’unanimité pour une hausse. Compte tenu des risques pour l’inflation pointé dans le communiqué et de cette unanimité, il semble très probable que la BCE procédera à d’autres hausses. Le timing reste incertain (1 hausse tous les 2 mois ou bien tous les 3 mois) à l’issue de cette réunion.

Concernant la crise de la dette et la situation du Portugal, la BCE a pris note des derniers évènements et insiste toujours autant sur la nécessité pour tous les gouvernements de la zone euro d’assainir leur finances publiques. La décision prise de relever les taux repose sur une analyse générale. Cette décision est jugée « bonne pour l’ensemble de la zone euro ». De plus, il a été souligné que l’ancrage des anticipations d’inflation est aussi profitable pour les pays actuellement en difficulté.

Pas de remarque sur le programme d’achat de dette obligataire sur le marché secondaire (77 milliards € au total), ni d’ailleurs sur un risque de contagion de la crise à l’Espagne.

Selon nous, les fondamentaux de la zone euro restent trop dégradés pour que la poussée temporaire se transforme en problème à moyen terme pour l’inflation. Ce n’est pas la lecture de la BCE qui juge qu’il faut agir maintenant pour éviter un dérapage inflationniste. Cette hausse en annonce d’autres mais le rythme est encore incertain. Nous tablons sur une hausse tous les 2 mois pour commencer. La prochaine serait donc en juin (+0,25 %).

Équipe Gecodia.fr

Jeudi 7 Avril 2011