Perspectives économiques pour le Royaume-Uni en 2010-2011 : difficile de repartir durablement

L’économie britannique est sortie de la récession plus fermement que prévue mais la conjonction de multiples chocs la fera ralentir en 2011. Une nouvelle récession début 2011 est toutefois exclue.


Perspectives économiques pour le Royaume-Uni en 2010-2011 : difficile de repartir durablement
Principaux points à retenir

  • L’économie britannique est sortie de la récession début 2010 avec vigueur mais un ralentissement fin 2010 et début 2011 est inévitable.
  • La hausse de la TVA, le contexte de ralentissement global, de pertes de pouvoir d’achat pour les ménages et de coupes agressives des dépenses publiques font beaucoup à digérer en 2011.
  • La BoE resterait l’arme au pied du fait d’une inflation trop élevée. Un nouveau tour de planche à billet est possible si le ralentissement économique est plus marqué (stagnation).

Perspectives économiques pour le Royaume-Uni en 2010-2011 : difficile de repartir durablement
Croissance

  • L’économie britannique est sortie vigoureusement de la récession sur le T2 et T3 2010. Le stimulus budgétaire a été massif et la politique monétaire très agressive (taux d’intérêt au plus bas et 200 milliards £ de dettes, surtout publiques, achetés par la BoE dans le cadre de sa politique non conventionnelle QE).
  • La sortie de récession a bénéficié, comme partout, du cycle de stocks au cours des derniers trimestres. Cet effet va disparaître à partir du S2 2010. De même, la stimulation budgétaire est bien finie et il convient désormais de parler de politique budgétaire très restrictive (plan d’austérité très agressif pour 2011).
  • Le UK est dans un situation budgétaire très dégradé (déficit à 11,3 % du PIB en 2009 et prévu autour de 11 % en 2010 et 2011 selon la Commission européenne).
  • Avec un retournement du secteur immobilier et des ménages toujours absent (remonté du taux d’épargne et pertes de pouvoir d’achat - ralentissent des salaire et inflation élevée), l’économie britannique va rentrer à partir de fin 2010 dans une phase de ralentissement.
  • Attention toutefois sur fin 2010 à un boost temporaire sur la consommation (hausse TVA de 17,5 % à 20 %au Royaume-Uni le 4 janvier 2011).
  • Pour 2011, avec le choc sur la consommation lié à la hausse de la TVA, la pression de l’assainissement des finances publiques et le ralentissement de l’économie mondiale l’économie du UK stagnera jusqu’au printemps 2011 (croissance proche de 1 %).
  • Au-delà, le retour à une croissance proche de 2 % sera difficile.

Perspectives économiques pour le Royaume-Uni en 2010-2011 : difficile de repartir durablement
Inflation

  • L’inflation a été assez forte sur les derniers mois et devrait le rester jusque fin 2011 (TVA).
  • La dépréciation passée de la livre sterling face au dollar et à l’euro a aussi boosté l’inflation mais cet effet va se dissiper.
  • Du côté de l’inflation sous-jacente, les excès de capacités (chômage et perte de production) n’ont pas eu l’impact attendu et le niveau reste élevé. C’est d’ailleurs sur ce point que la BoE se focalisera pour ne pas lancer de nouveau quantitative easing.
  • L’inflation devrait rester autour de 3 % jusque fin 2011 tandis que l’inflation sous-jacente serait elle plutôt entre 2 et 3%.
  • Il faut noter que le Royaume-Uni est le seul pays développé à avoir une inflation aussi forte et qu’il existe une grande incertitude sur son évolution à moyen terme. Notamment, un dérapage inflationniste si la croissance s’avère plus forte que prévu.

Politique monétaire

  • Dans ce scénario, la BoE laisserait inchangé son taux base rate à 0.5 % jusque fin 2011.
  • Concernant les 200 milliards £ de dette acheté par la Banque d’Angleterre en faisant tourner la planche à billet, dans notre scénario la BoE n’ira pas plus loin à cause de l’inflation, sauf en cas de croissance tombant plus bas que dans notre scénario.

Analyse des risques : scénario alternatif

  • Un dérapage inflationniste dans le cadre d’une croissance qui s’avère forte l’année prochaine. La politique monétaire est sur le fil du rasoir
  • Une nouvelle récession en cas de choc financier (cf. immobilier US) ou de choc en Asie (croissance chinoise tombant sous le potentiel).