
Principaux points à retenir
- Croissance revenant sur son potentiel (entre 8 et 9 %) dès la deuxième partie de 2010 puis y restant.
- Le coup de frein sur l’investissement est limité et les exportations se tiennent bien. La consommation se maintient sans devenir une force centrale.
- Le risque du côté de l’inflation est limité du fait des surcapacités persistantes dans l’économie et d’un réservoir important de main d’œuvre à bas coup. La bulle immobilière est sous contrôle mais le flux de crédit reste très dynamique et donc pose problème à moyen terme.
- Politique monétaire se durcit fin 2010 et début 2011 avec une appréciation du Yuan et une monté des taux directeur. Fin 2011, la nécessité de maintenir un flux de crédit suffisant pour financer l'investissement entrainera un nouvel assouplissement .

Croissance
- La croissance repose principalement sur la demande interne, avec une consommation ferme et un niveau d’investissement restant élevé en dehors de l’immobilier.
- Les tours de vis monétaires de début 2010 et fin 2010 (contrôle du crédits, hausse du taux de réserves obligatoires, hausse du taux directeur, appréciation du Yuan) vont peser sur l’investissement. L’immobilier chinois est en crise larvée.
- Comme la part de la consommation dans le PIB reste basse (35 % contre 45 %), elle ne peut compenser le freinage de l’investissement. De plus, la consommation de biens durables (voitures notamment) est amenée à corriger avec l’arrêt des subventions.
- Le commerce extérieur ne sera qu’une force d’appoint, les importations étant dynamiques et les exportations souffrant du ralentissement global.
- Donc, la croissance de la Chine ne pourra rester sur le niveau actuel et va revenir entre 8 et 9 % d’ici à début 2011 et l’investissement en reste le principal moteur. Fin 2011, elle pourrait remonter vers 9-10% si la consommation accélère vraiment via une baisse du taux d’épargne.

Inflation
Politique monétaire
Analyse des risques : scénario alternatif
- Une inflation sous-jacente qui va rester sage entre ½ et 1½ % du fait de : persistance d’excès de capacité dans l’industrie chinoise, réservoirs de main d’œuvre à bas coup en zone rural et ralentissement de la croissance au potentiel.
- Au niveau de l’inflation totale, en l’absence de forte progression des prix du pétrole et des matière première agricole, le niveau restera entre 2 et 4 % courant 2011.
Politique monétaire
- Les tours de vis monétaires de début 2010 et de fin 2010(contrôle du crédits, hausse du taux de réserves obligatoires et du taux directeur, appréciation du Yuan) se poursuivront jusqu’au printemps 2011.
- Fin 2011, un relâchement parait vraisemblable pour limiter le risque de choc sur l’investissement et en l’absence de risque inflationniste (assouplissement du crédit et baisse de taux).
Analyse des risques : scénario alternatif
- La crise immobilière latente touchant plus fortement l’investissement dans la construction et donc la croissance
- Pour relancer l’économie, le gouvernement et la PBC seraient agressifs sur le crédit (assouplissement des conditions d’octroi, baisse du taux de réserves obligatoires).
- Ceci accentuerait un peu plus le déséquilibre interne en faveur de l’investissement, provoquerait un emballement du crédit, une montée des créances douteuses.
- Au final, on aboutit sur une crise financière, limitant fortement l’investissement y compris en dehors de l’immobilier et touchant la marché du travail (donc la consommation). La croissance tomberait alors nettement sous son potentiel (6 % voire moins).