PIB au Brésil début 2010 : une croissance très élevée


La croissance du PIB au Brésil a été très forte début 2010. La demande interne est au cœur de la reprise économique. Une situation qui illustre le dynamisme des pays émergents par rapport aux pays développés.



La croissance du PIB au Brésil a atteint un niveau particulièrement élevé début 2010. Avec +2,7 % entre le T4 2009 et le T1 2010, la croissance établit sa 4e meilleure performance depuis 1995 et la meilleure depuis 2004. En variation annuelle, le PIB progresse de 8,6 %, soit un redressement notable depuis le point bas de début 2009 (-1,9 % alors).

Le PIB en volume du Brésil a atteint 244 milliards de real au T1 2010 (non annualisé) soit environ 113 milliards € (zone euro : 1871 milliards € ; Espagne : 193 milliards €).

Cette croissance est portée par une demande interne très vigoureuse. Les ménages brésiliens profitent actuellement d’un marché du travail en pleine forme, avec des créations d’emplois très soutenues (+102 000 emplois en avril 2010) et bien réparties entre secteurs, un taux de chômage au plus bas historique (7,3 % - cvs) et des salaires réels dynamiques malgré la reprise de l’inflation. Dans ces conditions, la croissance très forte de la consommation des ménages (+9,2 % sur un an au T1 2010) n’est pas étonnante. De plus, l’investissement (21 % du PIB), après une forte correction fin 2008 et début 2009, a entièrement récupéré ce qui avait été perdu. Seul le commerce extérieur ne contribue pas positivement à la croissance (contribution négative depuis T3 2009), mais c’est le reflet d’une demande interne bouillonnante.

Le très bon résultat contraste avec les chiffres modestes de croissance aux Etats-Unis au T1 2010 (+0,75 % non annualisée) ou médiocre de la zone euro (+0,2 %). En revanche, il est comparable à la croissance de la Chine ou de l’Inde (cf. graphique). Ceci illustre la reprise économique en V dans les grands pays émergents alors qu’elle est molle dans les zones développées. De plus, la force de la croissance actuelle dans les BRIC est une demande interne soutenue, donc un modèle plus (mais pas complètement) « autonome ».

Au-delà de la forte dynamique, l’économie du Brésil justifie une poursuite du durcissement de la politique monétaire, voire même son accentuation. Le contrôle de l’inflation va reste une thématique durablement au sein des grands pays émergents.

Equipe Gecodia

Mercredi 9 Juin 2010