Nombre de chômeurs en France mars 2012 : aucune amélioration à attendre


Le chômage va de record en record (cat ABC) même si le nombre de chômeurs progresse moins vite que lors de la Grande Récession. Compte tenu du repli des intentions d’embauches et offres d'emploi durable, le pessimisme est de mise pour les prochains mois.



Le nombre de chômeurs en France en mars 2012 progresse à nouveau et le nombre d’inscrits à Pôle emploi* continue sa progression de record en record. Sur le mois, les chômeurs de catégorie ABC sont 34 700 de plus, soit une hausse de +0,8 % par rapport à février (données cvs).

Une progression de 0,8 % ou plus n’a été observée qu’une seule fois (novembre dernier). En variation sur un an, la hausse est de 6,3 %, au plus haut depuis l’automne 2010. Pour la catégorie A – le cœur du chômage – la hausse atteint 0,6 % sur le mois (+16 600 chômeurs).

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Sur les derniers mois, la progression du chômage est sensible bien qu'inférieure en termes de vitesse à celle de la récession de 2008-2009. Ceci confirme que l’économie française traverse une phase de stagnation avec des impacts très négatifs sur le marché du travail sans se retrouver dans une récession aussi grave que celle observée il y a 4 ans.

Depuis le début de l’année, le nombre de chômeurs en France a progressé de 60 100 personnes. La France métropolitaine compte 4,309 millions de chômeurs en novembre 2011 et 4,582 millions en incluant les DOM, dépassent désormais largement le pic du printemps 1999 (cf. graphique ci-dessus). Pour la catégorie A, le niveau (2,88 millions) reste encore inférieur à son pic de la fin des années 90 mais la progression est forte sur les derniers mois.

Depuis le point bas de 2008, on compte 1 336 200 chômeurs supplémentaires pour l’ensemble du territoire.

Le part du chômage de longue durée est en hausse, avec 38,2 % des chômeurs inscrits depuis plus d’un an à Pôle Emploi (cat. ABC). Le chômage de très longue durée (plus de 2 ans) pèse désormais 18,8 % des inscrits, niveau inédit depuis plus de 10 ans.

Du côté des offres d’emploi, la situation est à nouveau très dégradée (cf. graphique ci-dessus). Que ce soit pour le total ou pour les offres durables (contrat de plus de 6 mois), le repli entamé fin 2011 est toujours en place. La diminution du volume d’offre de poste ne permet pas d’anticiper une atténuation de la poussée actuelle du chômage à court terme.

A retenir :

La forte hausse du chômage confirme les informations issues des enquêtes et des intentions d’embauche sur les derniers mois.

Il n’y a aucun signe de changement de tendance. Notamment, les résultats plus de médiocres sur les offres d’emplois durables montre que la hausse du chômage ne va pas connaître de coup d’arrêt.

Même si la récession économique n’est pas officiellement déclarée en France (pas de recul du PIB), le marché du travail est lui bel et bien dans une situation très dégradée (destructions d’emplois, poussée continue du chômage et recul des offres d’emploi durable).

Enfin, l’aggravation du chômage de longue durée est un signal inquiétant pour l’avenir (impact négatif sur la croissance potentielle, hausse du taux de chômage structurel, précarisation croissante avec les sorties en fin de droits).

* On se réfère ici au nombre des chômeurs catégories A, B et C qui sont astreints à recherche active d’emploi. Cette définition est préférée à celle comptant uniquement la catégorie A car elle permet de mesurer le nombre de personne en concurrence effective sur le marché du travail.

Équipe Gecodia.fr

Vendredi 27 Avril 2012