Les positions spéculatives sur l’euro


Le pari dominant est celui d’une dépréciation de l’euro. Toutefois, les positions short only sont loin d’atteindre un niveau justifiant la crainte d’attaque spéculative



Positions ouvertes nettes sur l'€/$
Positions ouvertes nettes sur l'€/$

Les positions nettes sont vendeuses pour un niveau record



Comme l’a indiqué [le FT,]urlblank:http://www.ft.com/cms/s/0/0330ba78-149f-11df-9ea1-00144feab49a.html les positions spéculatives sont sur vendeuses nettes sur l’€/$ (plus de position qui parie sur une baisse du taux de change €/$ que de positions pariant sur la hausse) pour un montant record depuis 1999, avec 43741 contrats en plus. Ceci exerce une pression baissière sur l’euro par rapport au dollar.




Positions ouvertes brutes sur l'€/$
Positions ouvertes brutes sur l'€/$

Les positions short only importantes mais sans excès




Toutefois, pour en conclure que le marché spécule massivement sur une baisse de l’€/$, il faut aussi regarder les flux bruts, c'est-à-dire les positions short only et long only. Comme l’illustre le graphique ci-dessous, depuis début janvier 2010, les positions long only (pariant sur une appréciation de l’euro) se sont débouclées très rapidement. Cette brutalité est habituelle sur le marché des futures. Dans le même temps, les positions short only (pariant sur une dépréciation) ont suivi le mouvement inverse. On est d’ailleurs très proche du plus haut sur les 10 dernières années enregistrées en septembre 2008.



Toutefois, le nombre de position short only est encore très éloigné de celui observé pour les long only entre 2006 et 2007. Or, à cette époque l’on ne parlait pas d’attaque spéculative sur le dollar, malgré un pic de près de 150 000 de contrats long only (contre 75 000 de contrats short only actuellement) et une position acheteuse nette de 120 000 contrats.


Bref, l’idée de prise de position massive dans le sens de la dépréciation de l’euro, voire celle d’une attaque spéculative n’est pas vraiment confirmée par ces données. Le pari dominant est bien celui d’une dépréciation de l’euro, mais les positions purement à la baisse sont loin d’atteindre des niveaux exceptionnels. De plus, après l’annonce par les gouvernements européens de leur soutien à la Grèce, le taux de change €/$ a immédiatement corrigé, passant de 1,3695 au moment de l’annonce à 1,38 ce matin (appréciation de l’euro).



Guillaume Guidoni

Mercredi 10 Février 2010



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