Les notes de Société Générale et Crédit Agricole dégradées par Moody’s, BNP stable


L’agence de notation Moody’s abaisse d'un cran les notes de la Société Générale et du Crédit Agricole. BNP ne bouge pas. Les perspectives sont négatives au vu de la fragilité du refinancement et des expositions aux PIIGS.



L’agence de notation Moody’s a abaissé d’un cran les notes de la dette à long terme de la Société Générale (de Aa2 à Aa3) et du Crédit Agricole (de Aa1 à Aa2). Les perspectives sont pour les deux négatives. La note de la BNP (ou BNPP) reste inchangée à Aa2 avec perspective négative. Toutes les banques restent dans la zone de crédit de haute qualité (high grade), même si la SG est maintenant à la frontière. Pour Moody’s, la note maximum est Aaa, suivent les note Aa1, Aa2 et Aa3.

Les banques françaises ont fortement été impactées par les craintes sur les marchés autour de leurs expositions envers la dette souveraine des états périphériques de la zone euro.

Pour la Société Générale, les raisons données par Moody’s pour justifier la dégradation de notation concernent à la fois l’exposition aux PIIGS, les conséquences de la dégradation du marché interbancaire (refinancement) ainsi que la fragilisation de la situation financière de l’Etat français, un problème si un plan d’aide doit être mis en œuvre. L’agence de notation précise les expositions sur les dettes publiques : 400 millions € de dettes irlandaises, 600 millions de dettes portugaises, 1,9 milliards € de dettes grecques, 2,3 milliards € de dette espagnoles et 5 milliards € de dettes italiennes.

Pour le Crédit Agricole, Moody’s justifie la dégradation de notation par l’exposition aux PIIGS et par les perturbations au niveau du refinancement. En revanche, pas un mot sur un dispositif public d’aide. L’agence de notation précise les expositions sur les dettes publiques : 1 milliards € au total pour les dettes irlandaises et portugaises, 891 millions € de dettes grecques, 1,8 milliards € de dettes espagnoles et 8,7 milliards € de dettes italiennes. Moody’s souligne que la banque est très dépendante du refinancement à court terme.

Enfin, Moody’s maintient la note de la BNP mais précise que les conséquences d’une possible aggravation de la crise de la dette et des tensions interbancaires justifient la perspective négative. Les expositions de la BNP aux PIIGS sont : 5,9 milliards € au total pour les dettes irlandaises, portugaises et grecques, 3,9 milliards € de dettes espagnoles et 24,0 milliards € de dettes italiennes.

Au niveau des cours de bourse, la volatilité reste importante (effondrement lundi, rebond mardi et forte baisse ce matin). Depuis le début de l’année, la SG a perdu 57 %, CA 46 % et BNP 43 %. Les niveaux sont ceux des plus bas de mars 2009 (voire en dessous), en sortie de la Grande Récession.

Pourquoi est-ce important ?

Le jugement de Moody’s paraît très équilibré. Les notes restent bonnes pour les banques françaises. L’insistance sur les problèmes de refinancement et sur une possible extension de la crise de la dette (surtout vers l’Italie et l’Espagne) sont logiques.

A nos yeux, des augmentations de capital ou des plans de renforcement de capitaux propres (rétention de dividendes) doivent être mis en œuvre au plus vite. Il faut acter le fait que les dettes espagnoles et italiennes sont des sources majeures de risque et s’en prémunir en conséquence avant qu'il ne soit trop tard.

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 14 Septembre 2011