Les chiffres du chômage en France en novembre 2011 à nouveau très mauvais


Le nombre de chômeurs progresse très fortement en novembre. Les offres d’emploi sont trop faibles pour enrayer ce mouvement.



Le nombre de chômeurs en France en novembre 2011 a encore fortement progressé. La hausse atteint 51 800 personnes sur le mois pour les catégories ABC*, soit une hausse de +1,2 % par rapport à octobre. Il s’agit de la hausse la plus forte observée depuis septembre 2009. En variation sur un an, la hausse est de 5,6 %, la plus forte depuis fin 2010. Pour la catégorie A – le cœur du chômage – la hausse atteint 1,1 % sur le mois (+29 900 chômeurs).

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Sur les derniers mois, la progression du chômage a fait un retour en force, avec une hausse de près de 206 000 chômeurs entre mai et novembre. La France métropolitaine compte 4,245 millions de chômeurs en novembre 2011 et 4,511 millions en incluant les DOM. Il s’agit d’un record historique, dépassant désormais largement le pic du printemps 1999 (cf. graphique ci-dessus). Pour la catégorie A, le niveau (2,84 millions) reste encore inférieur à son pic de la fin des années 90 mais la progression est explosive sur les derniers mois.

La part du chômage de longue durée diminue légèrement, 37,9 % des chômeurs étant inscrits depuis plus d’un an à Pôle Emploi (cat. ABC). Le chômage de très longue durée (plus de 2 ans) reste sur une tendance très marquée à la hausse, avec +1,4 % en novembre.

Seul élément positif parmi ces données sur le chômage, les offres d’emplois se sont redressées après plusieurs mois de marasme (cf. graphique ci-contre). Notamment, les offres durables (contrat de plus de 6 mois) remontent sensiblement. Toutefois, les propositions d’emploi sont globalement stagnantes depuis le printemps dernier alors même que la demande a fortement progressé. Le volume d’offre est très insuffisant pour stopper ou même atténuer la dégradation (120 000 contrats durables soit de quoi compenser 4 mois de hausse du chômage).

Pourquoi est-ce important ?

A court terme, il ne faut pas attendre d’amélioration mais plutôt de nouvelles dégradations.

En effet, la récession en cours n’a pas encore touché les emplois « standards ». Les inscriptions au chômage liées à des licenciements économiques restent au plus bas depuis le milieu des années 90. Les entreprises font jouer les « variables d’ajustement habituelles » (fin des missions d’intérim, non reconduction du CDD).

Ceci ne durera pas, comme l’indiquent les intentions d’embauches.

* On se réfère ici au nombre des chômeurs catégories A, B et C qui sont astreints à recherche active d’emploi. Cette définition est préférée à celle comptant uniquement la catégorie A car elle permet de mesurer le nombre de personnes en concurrence effective sur le marché du travail.

Équipe Gecodia.fr

Lundi 2 Janvier 2012