Le recul du chômage va pousser la Fed à la prudence


La Réserve Fédérale des Etats-Unis a mis en place une politique monétaire extrêmement accommodante pour stimuler l’économie américaine. L’amélioration sur l’emploi rend peu probable une nouvelle action dans les prochains mois.



Le recul du chômage va pousser la Fed à la prudence
Après avoir injecté plus de 2 trillions de dollars avec la planche à billet, la Fed devrait adopter une position attentiste dans les prochains mois afin de juger si l’amélioration sur le marché du travail est durable.

Le rapport emploi publié vendredi a montré que les créations d’emplois en novembre ont été fortes (200 000 nouveaux postes). Plus significatif pour la Fed, le taux de chômage a reculé pour le troisième mois consécutif, à 8,5 % de la population active. Il s’agit du taux le plus bas enregistré depuis le printemps 2009. En un an, le chômage a perdu 0,6 point de %.

En incluant le sous-emploi et l’inactivité forcée, le taux de taux de chômage étendu (U6) est aussi en recul en décembre à 15,2 %. La baisse est plus marquée que pour le taux « normal », avec -0,9 point de % en un an. Cet indicateur élargi tient compte des travailleurs à temps partiel (et qui souhaitent travailler plus) ainsi que des inactifs découragés.

Pour la banque centrale américaine (Fed), le niveau du chômage est trop élevé et exerce des pressions déflationnistes sur l’économie américaine. Or, la banque centrale a pour mission de maintenir la stabilité des prix et de favoriser un emploi maximum. Pour remplir son mandat, la Fed a donc maintenu une politique monétaire exceptionnellement accommodante depuis plus de 3 ans.

Le taux directeur est à 0,25 % depuis début 2009 et devrait le rester au moins jusque mi-2013. De plus, avec le quantitative easing, la banque centrale a injecté pour 2 325 milliards de dollars (15 % du PIB) dans l’économie américaine via la planche à billet.

Un nouveau quantitative easing (QE 3) semblait même prendre forme sur les dernières semaines de 2012, les répercussions négatives de la crise en Europe et du ralentissement des émergents alimentant le pessimisme.

Cependant, l’amélioration des perspectives sur le marché du travail et la réduction des déséquilibres, changent la donne. La Fed devrait plutôt adopter une attitude attentiste afin de prendre le temps de mesurer la force de la dynamique actuelle sur l’emploi. En revanche, il est aussi exclu de voir la Fed inverser la vapeur sur le quantitative easing à court terme. Les USA comptent 13,097 millions de chômeurs, près de 6 millions de plus que fin 2007. Le taux de chômage reste largement au-dessus de la cible visée par la Fed (5,5 %). Enfin, la progression des salaires reste l’une des plus faibles enregistrées sur les 60 dernières années. La situation est donc loin d’être normalisée et l’économie américaine a donc encore besoin de stimulation monétaire.

Équipe Gecodia.fr

Lundi 9 Janvier 2012



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