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La note de l'Autriche abaissée par S&P de AAA à AA+


L'Autriche a vu sa note de dette à long terme abaissée d'un cran, du maximum de "AAA" à "AA+" avec "perspective négative" par l'agence américaine d'évaluation financière Standard & Poor's, une dégradation annoncée vendredi sur son site internet.

La perspective négative signifie que l'agence envisage de dégrader à nouveau cette note à moyen terme.

C'est la "fragilité du secteur bancaire", fortement engagé en Europe de l'est et notamment en Hongrie, pays en pleine crise financière, qui a amené à cette dégradation par S&P.

Dans un premier commentaire à la télévision publique autrichienne ORF, le gouverneur de la Banque centrale (OeNB), Ewald Nowotny, a souligné que cette dégradation "ne faciliterait pas une issue positive à la crise en cours".

Il a critiqué la décision de S&P, qui, selon lui, se comporte "beaucoup plus agressivement et plus politiquement que les deux autres agences de notation", Fitch et Moody's, qui ont récemment maintenu avec une "perspective stable" la note triple "AAA" de l'Autriche. La décision d'aujourd'hui est "un acte politique car, d'un coup, toute l'Europe est concernée", a-t-il ajouté.

Selon Ewald Nowotny, également gouverneur de la Banque centrale européenne (BCE), la dégradation de la note de l'Autriche est d'autant plus "incompréhensible" que ces derniers jours la "tension sur les marchés financiers s'était calmée", plusieurs pays, dont l'Autriche, acquittant des taux d'intérêt en baisse pour leurs obligations d'Etat, voire, par exemple pour Vienne, un taux d'intérêt négatif sur les obligations à court terme.

La République alpine a le taux de chômage le plus bas de la zone euro, avec 4,0% de la population active. Son déficit public en 2011 était de 3,9% du Produit intérieur brut (PIB), alors que le Pacte de stabilité lié au Traité de Maastricht prévoit un maximum de 3%. Ce déficit public reste inférieur à celui de la Grande-Bretagne ou de la France.

Pour 2012, le gouvernement autrichien prévoit un déficit public de 3,2%, qu'il envisage cependant, par de nouvelles mesures d'économies et des recettes fiscales supplémentaires, de ramener sous la barre des 3%.

La dette publique doit s'établir en 2011 à 73,6% du PIB, contre un maximum de 60% prévu par le Pacte de stabilité, et en 2012, elle devrait s'élever à 74,6%, sous réserve de l'impact de nouvelles mesures.

De plus, le gouvernement veut inscrire dans la constitution "la règle d'or budgétaire".