L’état français se finance de plus en plus à court terme


Le financement de l’état en France repose de plus en plus sur la dette à court terme. Une dépendance qui est douce actuellement mais qui fragilise la dette de la France sur les marchés.



L’état français se finance de plus en plus à court terme
Le financement à court terme de l’état en France a fortement augmenté depuis 2008. Profitant à la fois des taux très bas à court terme (taux monétaire inférieur à 1 % depuis plus d’un an) et d’une aversion grandissante pour le risque des investisseurs (moins de risque à 3 mois qu’à 1à ans), l’état central (hors administrations locales et sociales) emprunte désormais pour 200 milliards € à court terme contre environ 100 milliards € avant 2008.

Parmi les trois grands de la zone euro, La France est le pays qui repose le plus sur le financement à court terme (cf. graphique ci-dessus). L’Allemagne a aussi augmenté son recours à la dette monétaire tandis que l’Italie est en train de réduire son exposition.

Si la dette à court terme présente actuellement des avantages indéniables pour la France, surtout en terme de charge d’intérêt, la dépendance croissante au marché monétaire présente aussi des risques de liquidité (manque de prêteurs) et de taux (Italie emprunte désormais à 3.6 % à 6 mois contre 0,6 % pour la France) déstabilisants. 17 % du financement de l’Etat passe par le court terme contre 9 % en 2007. Encore un mauvais point pour la France.

Équipe Gecodia.fr

Mardi 8 Novembre 2011




1.Posté par COLCHIC le 08/11/2011 16:03
C'est bien mal connaître le métier de gestionnaire de dettes s/ actifs (ALM en anglais) et de banquier en général (emprunter court pour prêter long) que de conclure cet article par "encore un mauvais point pour la France", conclusion qui en rejoint bien d'autres dans vos analyses de plus en plus partisanes au fil du temps.
Savoir jouer des diverses rémunérations de maturités alors que la sensibilité aux taux n' pas été plus volatile depuis 10 ans au moins est plutôt une preuve d'adaptation de ce gouvernement qui sait aussi bien faire swapper par les SVT son risque à long terme que n'importe qui sur les marchés et dispose en plus de son interaction avec la BCE pour en convertir les échéances si nécessaire.
Il serait navrant que votre site perçu comme intéressant pour ses synthèses de chiffres peu commentés (admettons l'effort didactique du "en quoi est-ce important") devienne une annexe de Rue 89 et autres interprètes subjectifs : restez sur vos fondamentaux, l'interprétation appartient à chacun.
Encore un mauvais point pour GECODIA.

2.Posté par Equipe GECODIA le 08/11/2011 16:40
gecodia
Bonjour,

S'exposer de façon grandissante à des échéances courtes peut être vu comme de l'optimisation. A notre avis c'est un risque de plus pesant sur la stabilité budgétaire car nous craignons une dérive à l'italienne pour la France. L'exemple de l'Italie montre que les taux courts peuvent fortement progresser en peu de temps.

Nous n'avons pas changé d'avis depuis septembre dernier. A notre avis l'austérité est insuffisante et la réduction des déficits doit se faire plus rapidement. Nous ne pensons pas être partisans en écrivant que la situation actuelle "présente [...] des avantages indéniables pour la France [mais] présente aussi des risques de liquidité et de taux déstabilisants".

Meilleures salutations,

3.Posté par gbb le 15/11/2011 14:57
Nous n'avons pas changé (sans R), pour que vous modifiez votre réponse.


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