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L'agence de notation chinoise très pessimiste pour 2012

L'agence de notation chinoise Dagong se monte très sévère dans son jugement sur la zone euro. Pour elle, les mesures prises sont insuffisantes pour éviter une nouvelle aggravation de la crise en 2012.


L'agence de notation chinoise Dagong Global Credit Rating prédit pour 2012 une aggravation de la crise financière mondiale. Pour elle, "au lieu de s'atténuer progressivement, [la crise] va s'accentuer, ce qui signifie qu'une crise monétaire va se développer à partir de l'actuelle crise des des dettes souveraines", selon un rapport publié mercredi. La situation est particulièrement grave dans la zone euro, selon l'agence chinoise, car à "une bulle de dettes des gouvernements s'ajoute une bulle de dettes du secteur bancaire".

Créée en 1994, Dagong Global Credit Rating, à la différence des 3 grandes agences Moody's, Fitch et S&P, met l'accent sur la croissance et sous-pondère des critères comme la privatisation et la libéralisation des marchés.

"L'interaction entre les deux prend la zone euro dans un cercle vicieux" et "le facteur d'instabilité que constitue les dettes entre Etats dans la zone euro et l'expansion excessive du secteur bancaire". La mention du secteur bancaire est intéressante car l'agence de notation chinoise insiste fortement sur le risque de crise bancaire grave nécessitant des mesures de soutien coûteuses.

De plus, le risque de contagion des pays les plus fragiles aux pays cœur (Allemagne, France, Benelux, Autriche et Finlande) est très fort. Les pare-feux mis en place par les autorités européennes (FESF et bientôt MES) ne suffisent pas à stabiliser la zone. Le FMI ne dispose pas non plus des fonds nécessaires. Le FMI a d'ailleurs annoncé sa volonté d'augmenter de 500 milliards de dollars. 192 milliards de dollars sont déjà censé venir des états de l'Union Européenne sous la forme de prêts bilatéraux. Les Etats-Unis resteront à l'écart et le restant devra provenir des pays émergents. Or, ces sommes sont très conséquentes, ce qui pose problème pour les Etats européens déjà très endettés et aussi pour les pays émergents qui n'ont pas forcément cette priorité.

Dagong rejoint aussi un constat que seule la BCE a actuellement la force de frappe suffisante pour agir. "En 2012, il va apparaître clairement que la solution ultime sera de s'appuyer sur la banque centrale européenne (BCE)". Mais cette intervention ne serait pas sans risque, l'exposition de la BCE aux mauvaises créances du Portugal, de l'Irlande, de l'Italie, de la Grèce et de l'Espagne conduisant à un "effondrement de la confiance externe" à la zone euro.

Au final, une monétisation des dettes publiques conduirait à une "dépréciation de l'euro [poussant] à la hausse l'inflation et les taux d'intérêt". Dagong n'exclut pas un démantèlement partiel ou la fin de la zone euro.

Source AFP