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L'Italie manque de soutien pour mener à bien son assainissement budgétaire

Mario Monti souligne que si l'Italie fait des efforts importants pour restaurer son crédit sur les marchés, l'impact sur les taux est limité et les partenaires européens n'apportent pas un soutien décisif.


L'Italie manque de soutien pour mener à bien son assainissement budgétaire
(Gecodia.fr) - Le Premier ministre Mario Monti a mis en garde ses partenaires européens contre l'émergence de mouvements anti-européens en Italie, si ses partenaires ne lui accordaient pas "la reconnaissance et l'estime" que méritent ses efforts.

"Le problème c'est que malgré les sacrifices, l'Union européenne ne montre aucune bienveillance, par exemple sous forme d'une baisse du taux d'intérêt" attaché à la dette du pays, a déclaré le chef de gouvernement italien dans les colonnes du quotidien Die Welt publié mercredi.

Le manque de reconnaissance dont souffre l'Italie lui semble particulièrement préjudiciable alors que le pays s'est engagé à assainir rapidement ses finances publiques et met en place une crue d'austérité sans précédent.

Or, malgré ces engagements forts, le taux 10 ans italien reste sur le marché secondaire proche de 7 % et le pays doit payer des taux d'intérêt insoutenables sur le durée pour placer sa dette obligataire, y compris à court terme (5,62 % à 3 ans).

L'absence de résultats visibles peut mener à "un mouvement de protestation contre l'Europe [...] dirigé aussi contre l'Allemagne, considérée comme meneur de l'intolérance au sein de l'UE, et contre la Banque centrale européenne" (BCE).

Implicitement, le premier ministre italien appelle donc la BCE à adopter une politique plus agressive d'achats de dettes publiques afin de réduire de façon significative les spreads de taux avec les taux allemands. A travers son programme SMP, la banque centrale a réduit ses achats à moins de 2 milliards d'euros en moyenne depuis début décembre.

Pourquoi est-ce important ?

Mario Monti pointe du doigt la faiblesse du processus actuel de règlements de la crise de la dette. Les états en difficultés (Italie et dans une moindre mesure Espagne et Belgique) sont isolés et doivent compter sur eux-mêmes pour réduire la tension. Ceci participe à réduire l'efficacité des mesures mais aussi leur acceptabilité.

La BCE intervient pour limiter la dérive des taux mais pas la réduire. Le président de le BCE Mario Draghi a d'ailleurs souligné lors des conférences de presse de novembre et décembre que le niveau des spreads reflétait une ré-appréciation du risque souverain qui n'était pas déconnectée des fondamentaux.

Le nouveau pacte européen table sur une règle d'or et des sanctions pour limiter les déficits publics mais ne prévoit pas de mesures de court terme pour aider directement l'Italie à réduire son stress. Le fonds FESF n'a pas les moyens (ni le mandat) nécessaires pour acheter de la dette italienne. Le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) qui doit lui succéder ne verra pas le jour avant 2013.

avec source AFP