Inflation en zone euro en avril 2010 : toujours sur une pente déflationniste


En avril 2010, l’inflation sous-jacente dans la zone euro a touché (+0,7 %) son plus bas niveau jamais atteint. La tendance sous-jacente est claire et le risque déflationniste en zone euro se renforce un peu plus.



L’inflation totale en zone euro en avril 2010 est ressortie à +1,5 % sur un an. Les effets de base liés aux variations des prix des matières premières (principalement pétrole) sont principalement responsable du rebond de l’inflation depuis fin 2009, tout comme ces effets expliquaient le passage en négatif de 2009 et avant ça l’inflation élevée de 2008.

Bref, l’inflation totale est fortement perturbée par une volatilité lié au prix du pétrole. Pour regarder à travers cette volatilité, la mesure des prix hors énergie et alimentation est intéressante. Elle est plus stable (cf. graphique ci-dessous) et montre des tendances plus persistantes. Ainsi, entre 2006 et 2008, la montée progressive de l’inflation sous-jacente en zone euro était un réel signal d’alerte.

En revanche, depuis maintenant mi-2008, l’inflation sous-jacente est sur une tendance de fond à la baisse. La variation sur un an est passée de +2,6 % en août 2008 à +0,7 % en avril 2010. Il s’agit là du plus bas niveau jamais enregistré par l’inflation sous-jacente dans la zone euro, y compris sur une très longue période en reconstituant l’indice.

Ce reflux de l’inflation sous-jacente est lié à la fois à l’évolution des prix pour les biens industriels et pour les services (cf. graphique ci-contre). Hors, comme l’Europe ne retrouve pas la voie d’une croissance forte, l’inflation ne pourra pas être alimentée par des hausses de salaires ou un appareil productif sous tension. Au final, la tendance est limpide : l’inflation sous-jacente va à la cave ! Sur les tendances actuelles, l’inflation sous-jacente en zone euro pourrait passer en territoire négatif fin 2010 ou début 2011. Le risque déflationniste se renforce progressivement en zone euro. Un élément porteur pour les marchés obligatoires, l’absence de risque inflationniste étant un élément qui tire les taux des obligations d’États sans risque (donc pas ceux des PIGS) à la baisse.

Equipe Gecodia

Vendredi 21 Mai 2010