Inflation aux USA octobre 2010 : l’inflation sous-jacente sur un plus bas historique


En octobre 2010, l’inflation aux USA a légèrement progressé à cause des prix de l’énergie. En revanche, l’inflation sous-jacente atteint des niveaux inquiétants.



L’inflation aux USA en octobre 2010 est ressortie à +1,2 % sur un an, après 1,1 % en septembre. Plus important, l’inflation sous-jacente a atteint un plus bas historique en octobre aux Etats-Unis, avec seulement +0,6 % sur un an après +0,8 % en septembre. Depuis que la série existe, c’est-à-dire la fin des années 50, l’inflation sous-jacente n’est passée que 2 fois sous 0,8 % (début 1961). En octobre 2009, elle atteignait encore +1,7 %.

Il s’agit là d’un élément de fond qui explique la [politique monétaire très agressive de la Fed]b (le recours à la planche à billet ou quantitative easing). En effet, la déflation menace aux USA. La Fed a un double mandat (triple en réalité, mais le maintien de taux d’intérêt acceptable est plus une conséquence qu’un objectif) : des prix stables et un niveau d’emploi optimal.

La stabilité des prix aux USA s’entend comme une inflation sous-jacente évoluant proche de 2 % à moyen-long terme. L’effritement progressif pose problème, le niveau actuel et les perspectives concernant l’inflation sous-jacente n’étant pas compatibles avec l’objectif de prix stables.

Le contexte « déflationniste » aux USA s’explique principalement par une sous utilisation généralisée des facteurs de production. Une bonne illustration en ait donné par le taux de chômage et le taux d’utilisation de l’appareil industriel (cf. graphique). Dans ces conditions, les salaires décélèrent (trop de main d’œuvre inemployée) et les entreprises n’ont pas de marge de manœuvre pour augmenter leur prix (faible consommation liée au chômage et TUC trop bas pour justifier une hausse des prix).

Comme ces deux éléments ne sont près de s’améliorer, le coup de frein économique actuel persistant jusqu'au printemps (cf. perspectives économiques pour les USA. l’inflation sous-jacente va encore s’enfoncer et le taux de chômage rester élevé. Le double mandat de la Fed restera sous pression.

Cette situation diffère fortement de celle observée au niveau de l’inflation en zone euro. Ce qui explique aussi que la BCE se pose plutôt la question du resserrement monétaire alors que la Fed est encore sur en mode « stimulation ».

Equipe GECODIA

Jeudi 18 Novembre 2010