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Immobilier / Etats-Unis : Le recul des prix est là pour durer

Pour James Bullard, membre de la Fed, le recul des prix immobiliers aux Etats-Unis a engendré des pertes irréversibles - au moins à moyen terme - au niveau de la valeur des logements. Il est inutile d'espérer récupérer la richesse immobilière perdue car la valorisation de 2006 n'était pas justifiée (bulle immobilière).


Il est totalement vain d'espérer récupérer les milliers de milliards de dollars qui sont partis en fumée avec la baisse des prix de l'immobilier aux Etats-Unis, a estimé lundi James Bullard, un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed).

"La valeur reconnue du marché immobilier américain a baissé considérablement avec la chute des prix du logement de 30% observée depuis 2006. Cela a effacé des milliers de milliards de dollars de richesse nationale", a déclaré M. Bullard lors d'un discours à Chicago dont le texte a été transmis à la presse.

"Dans la mesure où l'on ne prévoit pas que les prix du logement reviennent au niveau de leur pic précédent de sitôt, cette richesse est tout bonnement perdue pour l'instant", estime M. Bullard.

Prenant l'exemple de l'indice boursier Nasdaq, encore inférieur de plus de 40% à son niveau de mars 2000, au pic de la bulle internet, M. Bullard relève que "la plupart des observateurs et des intervenants sur le marché ne disent pas que le Nasdaq [qui a clôturé vendredi à son niveau le plus haut depuis fin 2000, NDLR] est fortement inférieur à sa valeur potentielle aujourd'hui".

Selon lui, il en va de même pour le produit intérieur brut et le marché immobilier: "c'est une erreur que de fixer une valeur de référence [déterminant ce que devrait être le niveau actuel d'une variable] en extrapolant à partir du pic précédent de cette variable, alors que celle-ci était clairement influencée par une bulle", "cela donne une vision déformée de la situation".

Pour M. Bullard, s'empêcher de raisonner de la sorte permet de comprendre les raisons pour lesquelles il n'y a pas eu de "rebond" de la croissance économique américaine depuis la fin de la récession en juin 2009.

Si l'on considère qu'il y a eu un "ébranlement de la richesse", on n'attend pas de rebond, estime-t-il: "l'ébranlement de la richesse fait baisser la consommation et la production" et "quand la récession prend fin, l'économie croît simplement à partir de ce point, ni plus vite ni plus lentement qu'en temps ordinaire"