Immobier Espagne : Séville doit raccourcir son gratte-ciel, pour rester au Patrimoine mondial de l'Unesco

La mairie de Séville va tenter de paralyser la construction d'un gratte-ciel au coeur de la ville afin d'éviter de perdre son label "Patrimoine mondial" de l'Unesco, a-t-elle annoncé vendredi.


Apparaître sur la "liste noire" des rares sites déclassés par l'Unesco entraînerait une "perte énorme de prestige" pour la belle cité andalouse qui vit en partie du tourisme, a admis en conférence de presse Maximiliano Vilchez, responsable de l'urbanisme de la ville.

Il répondait ainsi au rapport alarmant d'une mission d'observation conjointe de l'Unesco et du Conseil International des Monuments et des sites (Icomos), communiqué la veille à la mairie.

En cause: la construction sur les rives du Guadalquivir d'une tour elliptique de 178 mètres et 41 étages, signée par le prestigieux architecte César Pelli et destinée à abriter cette année les bureaux de la caisse d'épargne Cajasol.

Or, à quelques centaines de mètres des bétonneuses à l'oeuvre s'élèvent les trois précieux monuments qui ont valu à la ville de recevoir en 1987 le label de "Patrimoine mondial" décerné par l'Unesco.

L'ancien minaret de la Giralda, chef d'oeuvre de l'architecture typique de la dynastie musulmane des Almohades, qui domine à près de 100 mètres de haut la cathédrale de Séville, où repose l'explorateur génois Christophe Colomb.

L'Alcazar, palais millénaire construit à l'époque pour le gouverneur musulman. Et enfin les "Archives des Indes", où sont conservés des documents datant de la découverte du "Nouveau Monde".

"La Tour Pelli-Cajasol a un impact excessif et indubitablement négatif" sur la "perception des trois sites", souligne le rapport de la mission d'experts.

La mairie "doit bloquer sa construction", conclut-il.

Sommée d'y répondre d'ici le 1er février, Séville espère convaincre les responsables de Cajasol de réduire la hauteur prévue du bâtiment, qui compte déjà plus de 10 étages, afin de ne pas dépasser une "ligne rouge", a expliqué Maximiliano Vilchez, sans cependant préciser cette limite.

Le Comité du patrimoine mondial examinera la situation de ce site historique lors de sa prochaine réunion, cet été.