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Hongrie : le pouvoir doit garantir l'indépendance de la MNB

Le gouvernement hongrois n'a pas d'autre choix que de garantir l'indépendance de la banque centrale hongroise (MNB), a estimé mercredi son président Andras Simor, alors que Bruxelles vient de lancer une procédure d'infraction contre Budapest au sujet d'une réforme de l'institution.


"Notre travail consiste à assurer la stabilité des prix en Hongrie," a indiqué Andras Simor à des journalistes lors d'une conférence sur l'Europe orientale et centrale à Vienne.

"Nous ne pouvons à l'évidence pas être autrement (qu'indépendant). Nous sommes membres de l'Union européenne. Cela prévoit l'indépendance de la banque centrale. La législation hongroise prévoit aussi l'indépendance de la banque centrale", a-t-il insisté.

La réforme de la MNB retire notamment à son président la prérogative de nommer ses adjoints, au profit du gouvernement, ce qui fait craindre à l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaires internationale (FMI) que la banque centrale ne passe sous l'influence du pouvoir.

"Il y a eu de vives discussions entre le gouvernement et l'UE, et plusieurs membres du gouvernement, y compris le Premier ministre, ont déclaré que le gouvernement hongrois respecterait l'indépendance de la banque centrale", a poursuivi M. Simor.

"Donc je ne peux que croire ce que le Premier ministre dit", a-t-il ajouté.

Dans un entretien au journal populaire allemand Bild diffusé mercredi, le chef du gouvernement Viktor Orban s'est déclaré prêt à revoir sa copie.

"Nous sommes ouverts et prêts à négocier sur tous les problèmes présentés par la Commission européenne sur la base d'arguments sérieux", a-t-il dit. A propos de la banque centrale, "nous allons nous soumettre au pouvoir et pas aux arguments", a-t-il ajouté.

Mardi, le président de la Commission José Manuel Barroso avait annoncé à Strasbourg l'ouverture de trois "procédures d'infraction" à l'encontre de la Hongrie au sujet de ses réformes concernant la banque centrale, les juges, et l'autorité hongroise de protection des données.

Alors que l'Etat hongrois, au bord de la banqueroute, cherche à obtenir de l'UE et du FMI un crédit de 15 à 20 milliards d'euros, le commissaire en charge des questions économiques Olli Rehn avait souligné mardi que la "pleine indépendance de la banque centrale" était une condition à son octroi.