Etats-Unis : Prestations sociales et baisse d’impôts stimulent les dépenses, pour l’instant…


Les ménages américains ont bénéficié d’un soutien public massif sur les dernières années sous forme d’augmentation des transferts sociaux et de réductions d’impôts. Le blocage au Congrès risque d’entraîner leur suppression, provoquant un choc récessioniste.



Depuis 2008, la part des prestations sociales dans les revenus des américains a fortement crû tandis que celle des taxes a diminué. La moindre pression fiscale et la plus grande redistribution sont les conséquences des politiques de relance mise en place par l’administration Obama.


Les transferts sociaux représentent désormais environ 20 % du RDB (revenu disponible brut) des ménages américains, contre environ 16 % début 2008. Le rallongement de la durée d’indemnisation du chômage au-delà de 26 semaines a été une mesure clef dans cette augmentation, le chômage aux USA touchant désormais plus de 9 % de la population active contre moins de 5 % début 2008.

Les allègements de taxes sociales et d’impôts ont aussi donné de l’air aux ménages. Ainsi, les prélèvements publics sur le RDB sont proches de 20 % actuellement contre plus de 23 % avant la Grande Récession. Cet effet s’amoindrit progressivement, avec une remontée de la pression fiscale pesant sur les revenus.

Les revenus des ménages américains ont donc bénéficié d’un soutien public très conséquent, qui a permis d’atténuer l’impact sur la consommation de la remontée du taux d’épargne, lors des années 2008 à 2010.

Pourquoi est-ce important ?


Cette stimulation de la consommation risque de ne plus pouvoir perdurer sur les prochains trimestres, principalement à cause de la situation de blocage au Congrès entre Démocrates et Républicains.

Les Républicains sont hostiles à la prolongation de certaines mesures de soutien (allocation chômage, réduction de charges) pour l’année fiscale 2012. Le choc sur les revenus est non négligeable : entre 2 et 3 % du RDB perdu soit par la réduction de prestations sociales ou par la hausse des taxes.

L’effet sur la consommation, donc la croissance, serait suffisant pour entraîner l’économie américaine dans une nouvelle récession, les exportations ne pouvant apporter un supplément d’oxygène (ralentissement économique dans les émergents, récession en Europe et les entreprises réduisant leurs investissements.

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 23 Novembre 2011