Dans le cadre de la série d'article publié par Le Monde « Les défis économiques d’une Europe fragilisée », Guillaume Guidoni (chef économiste de Gecodia) a échangé sur le désarroi teinté de colère des territoires délaissés. L’article relève que les inégalités territoriales gangrènent certaines régions européennes. Un phénomène d’appauvrissement des zones rurales et périphériques, aggravé par des décennies de désindustrialisation et d’abandon politique devient patent.
À l’échelle européenne, ces disparités régionales révèlent les limites de la convergence économique vantée par l’Union. Si les pays de l’Est ont rattrapé en partie leur retard sur le plan national depuis leur adhésion en 2004, des écarts profonds persistent à l’intérieur même des États membres. L’hypermétropolisation concentre les richesses dans les grandes capitales au détriment des régions périphériques, où les fonds européens n’ont souvent pas suffi à créer un tissu industriel ou à enrayer la fuite des jeunes actifs. La désertification, le vieillissement et le déclin démographique touchent notamment des zones comme le nord-est de la Roumanie, la Calabre, ou encore l’Espagne intérieure, contribuant à une « trappe à développement ».
Comme le relève Guillaume Guidoni, ces inégalités ont des racines anciennes, très antérieures à la construction européenne. Dans le sud du Portugal et de l’Italie, en Grèce, les coûts structurels plus élevés (comme ceux du transport), liés à la périphérie géographique de ces pays, ont freiné le développement manufacturier.
À l’échelle européenne, ces disparités régionales révèlent les limites de la convergence économique vantée par l’Union. Si les pays de l’Est ont rattrapé en partie leur retard sur le plan national depuis leur adhésion en 2004, des écarts profonds persistent à l’intérieur même des États membres. L’hypermétropolisation concentre les richesses dans les grandes capitales au détriment des régions périphériques, où les fonds européens n’ont souvent pas suffi à créer un tissu industriel ou à enrayer la fuite des jeunes actifs. La désertification, le vieillissement et le déclin démographique touchent notamment des zones comme le nord-est de la Roumanie, la Calabre, ou encore l’Espagne intérieure, contribuant à une « trappe à développement ».
Comme le relève Guillaume Guidoni, ces inégalités ont des racines anciennes, très antérieures à la construction européenne. Dans le sud du Portugal et de l’Italie, en Grèce, les coûts structurels plus élevés (comme ceux du transport), liés à la périphérie géographique de ces pays, ont freiné le développement manufacturier.
Face à ce déclin, les conséquences sont aussi politiques. Le sentiment d’abandon nourrit un vote de mécontentement favorable aux partis populistes et d’extrême droite, de Vox en Espagne au Rassemblement national en France. Bruxelles, consciente de ces enjeux à l’approche des élections européennes, tente de réorienter les fonds de cohésion vers les infrastructures sociales pour apaiser les tensions. Mais le défi reste immense, d’autant plus que le changement climatique accentue les déséquilibres entre régions. Sans une véritable stratégie d’aménagement du territoire au niveau national, la revitalisation des zones délaissées restera hors de portée.