Dette Grecque : la restructuration va renforcer l'euro selon les représentants de la banque Goldman Sachs

L'accord sur l'effacement d'une partie de la dette de la Grèce "va anéantir le danger systémique" qui menace la zone euro, a estimé Francesco Garzarelli, cadre de la banque d'affaires Goldman Sachs, dans un entretien paru dimanche dans un journal grec.


Dette Grecque : la restructuration va renforcer l'euro selon les représentants de la banque Goldman Sachs
"La conclusion du PSI (Private sector involvement -- l'effacement d'une partie de la dette privée -- Ndlr) et la deuxième aide européenne à la Grèce vont anéantir l'importance d'un danger systémique dans la zone euro, qui provient du maillon faible, c'est-à-dire de la Grèce", a indiqué M. Garzarelli à To Vima.

Cet expert, chef des recherches macroéconomiques de la banque américaine, explique que "d'ici 2014, une partie importante de la dette grecque sera passée du secteur financier privé aux institutions de la zone euro tandis que parallèlement +un accord (européen) sur les finances publiques+ sera appliqué à tous les pays membres, pour imposer des règles communes sur la dette".

"Cet accord sur les finances publiques va contribuer à la transformation de vieux titres des Etats --grecs, italiens ou espagnols-- en une dette de l'ensemble de la zone euro. Ainsi le pouvoir de l'ensemble (de la zone euro) ne sera pas menacé par la maillon faible (...), la zone euro sera stabilisée", a souligné M. Garzarelli.

Les tractations sur l'effacement d'une partie de la dette grecque se sont poursuivies ces derniers jours à Athènes entre le gouvernement grec d'un côté, et le chef du lobby bancaire mondial, l'IIF, Charles Dallara et le Français Jean Lemierre, détaché de BNP Paribas de l'autre.

Les deux hommes ont quitté samedi Athènes pour se rendre à Paris et les négociations se poursuivaient à Athènes avec une équipe d'experts de l'IIF.

Malgré l'optimisme affiché par les deux parties sur l'avancée des négociations, des divergences persistent surtout sur le taux d'intérêt de nouvelles obligations qui seront émises après l'accord des banques sur l'effacement de 100 milliards d'euros de dette, soit 50% de la valeur des obligations qu'elles détiennent.

"La finalisation d'un accord "est proche" mais "les moments sont cruciaux", soulignait dimanche le journal grec Kathimérini.

"Le FMI insiste sur un coupon aux alentours de 3%, ce que Berlin veut également" mais "l'IIF insiste sur un taux moyen de 4,35%", relève ce quotidien.

Ce sujet épineux devrait être discuté lors de la réunion prévue à Berlin dimanche soir entre la chancelière allemande Angela Merkel et la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christiane Lagarde, selon les médias grecs.

Athènes souhaite la conclusion de l'accord au plus tard "d'ici le sommet européen", fin janvier, a indiqué dimanche à l'AFP une source du ministère des Finances. Des éléments de l'accord devraient être discutés lors de la réunion lundi des ministres des Finances des pays de la zone euro à Bruxelles, selon cette source.

Le ministre adjoint grec des Finances Philippos Sahinides a souligné au journal Real News paru dimanche que "le but du gouvernement était de trouver le moyen pour combiner la viabilité de la dette et le caractère volontaire de l'accord" sur l'effacement de la dette.

La semaine dernière, le Premier ministre grec Lucas Papademos avait laissé entendre qu'en cas de participation insuffisante des créanciers privés dans le PSI, Athènes pourrait recourir au mécanisme de clause d'action collective (CAC) imposant à la minorité de créanciers rétifs de suivre le mouvement.