Croissance économique en Chine : 2011, ralentissement à petits pas


Le taux de croissance du PIB en Chine a atteint 9,2 % en 2011 et l’économie chinoise confirme sa modération. 2012 sera une année de relance monétaire.



La croissance du PIB en Chine sur l’ensemble de l’année 2011 a atteint +9,2 %, en recul par rapport à l’année précédente (+10,4 %) mais est proche de la performance moyenne des 10 dernières année (+9,4 %).

La croissance s’est affaiblie au cours de l’année, passant de +9,7 % sur un an au T1 à +8,9 % au dernier trimestre. En variation trimestrielle, le PIB a progressé de 2 % sur le T4 2011, la performance la plus faible observée depuis début 2009. Toutefois, ce résultat reste très appréciable (croissance au T3 2011 de la zone euro : +0,1 % ; USA non annualisé : +0,5 %) et place la Chine dans le groupe de tête des pays avec la plus forte croissance. De plus, avec +2 % de croissance trimestrielle, l’économie tourne à son potentiel (entre +2 % et +2,5 %).

En valeur, le PIB de 2011 (non désaisonnalisé) a été de 47 156,4 milliards de yuan, soit environ 7 470 milliards de dollars ou 5 850 milliards d’euros. La Chine a dépassé le Japon en termes de taille économique en 2010 et confirme sa place de deuxième économie mondiale. Cependant, si l’on inclut la zone euro dans la liste, la Chine passe en troisième position.

Ce résultat conforte les autorités chinoises dans leur stratégie de pilotage macroéconomique. Le choc inflationniste est en train de s’atténuer et le contrôle du crédit a porté ses fruits. Le ralentissement économique en Chine est visible dans la production industrielle en hausse de 13 % sur un an au quatrième trimestre contre +16 % au premier trimestre et pour les investissements (+19 % contre +33 %).

De plus, le ralentissement économique mondial a eu aussi pesé sur l’économie chinoise. Avec une hausse de +14,3 % sur un an au T4 2011, les exportations enregistrent leur pire performance depuis 2002 si l’on exclut la crise de 2008-2009. La progression dépassait 30 % il y a encore un an.

En revanche, la consommation (surtout en zone urbaine) est restée sur un rythme de progression soutenu tout au long de l’année, permettant ainsi d’éviter un ralentissement plus brutal.

Conformément à la stratégie économique pour 2012 du gouvernement chinois, présentée fin 2011, la politique monétaire de la banque centrale chinoise (PBC) sera très vraisemblablement assouplie de façon assez significative dans les prochains mois. Il paraît probable que le taux de réserves obligatoires (19 % hors grandes banques) soit abaissé dans un premier temps et que les taux directeurs suivent, abaissés au printemps prochain (6,56 % actuellement pour le prêt à 1 an).

Pourquoi est-ce important ?

Le ralentissement chinois illustre l’absence de découplage au niveau mondial entre les principales économies. Si la zone euro est plus en difficulté, les autres grandes zones ne sont pas épargnées.

La Chine a toutefois des marges de manœuvres très conséquentes en termes budgétaire et monétaire pour stimuler son économie en 2012. Ainsi, un hard landing sera vraisemblablement évité. Toutefois, il sera très difficile de parvenir à maintenir la croissance au-dessus de 8 % sans assouplissement monétaire important, donc une résurgence rapide du risque inflationniste.

Le pilotage économique commence à se compliquer en Chine, le modèle économique restant trop dépendant de l’investissement (donc du crédit).

Équipe Gecodia.fr

Mardi 17 Janvier 2012