Croissance du PIB en France : un premier trimestre médiocre


Un premier trimestre 2010 assez médiocre, les ménages s’étant placés hors jeu.



La croissance du PIB en France est ressortie à seulement +0,1 % au 1er trimestre 2010 en variation trimestrielle (+1,2 % sur un an), alors qu’elle était attendue plus forte (autour de 0,3 % en moyenne).

Durant la forte récession entre le T2 2008 et le T1 2009, le PIB avait reculé de 3,9 %. Depuis que la récession s’est terminée, l’économie française n’a pas encore récupéré tout ce qui a été perdu, car le PIB reste 2,8 % en dessous du niveau qu’il atteignait début 2008. Ainsi, la reprise économique est lente en France et il reste encore du chemin pour retrouver le niveau de richesse d’avant la crise.

Les ménages français se sont montrés particulièrement déprimés début 2010, avec une stagnation des dépenses de consommation (impactée par la fin de la prime à la casse en France et donc le recul des achats de voitures) et un recul toujours marqué des dépenses d’investissement, c'est-à-dire de l’investissement dans l’immobilier neuf.

Comme le graphique ci-dessus le montre bien, le socle de la croissance française de ces dernières années est la consommation des ménages. L’investissement des particuliers (25 % de l’investissement total) a aussi un impact non négligeable. L’évolution sur les derniers trimestres des deux composantes et les fondamentaux toujours très dégradée du côté des ménages (rebond de l’inflation, modération salariale, marché du travail bloqué, moral déprimé) laissent penser que cette situation pourrait perdurer, entraînant une langueur durable du côté du PIB de la France au cours des prochains trimestres.

Au niveau des autres composantes, l’investissement total est resté dans le rouge. Seul le commerce extérieur a soutenu la croissance en France au premier trimestre avec une contribution positive de 0,4 point de % (supérieur à celle que nous attendions).

Au final, les comptes du PIB pour la France au premier trimestre ont été décevants. Le principal élément à retenir est la langueur des éléments liés aux ménages tandis que les entreprises n’ont toujours pas retrouvé le chemin de l’investissement (contrairement à l’Allemagne). Ceci plaide plutôt pour une croissance toujours atone durant les prochains trimestres.

Le graphique ci-contre reprend la croissance en France, en Allemagne, en zone euro et aux Etats-Unis sur la période récente. Les données sont présentées en variation trimestrielle annualisée (égale en première approximation à la variation trimestrielle multipliée par 4) pour pouvoir comparer les US et l’Europe. La reprise américaine dépasse largement celle de l’Europe.

Equipe Gecodia

Mercredi 12 Mai 2010