Croissance du PIB en Chine au T3 2010 : stabilisation autour du potentiel


La croissance du PIB en Chine s’est stabilisée au T3 2010 sur son potentiel. L’investissement est toujours le principal moteur.



Croissance du PIB en Chine au T3 2010 : stabilisation autour du potentiel
Les statistiques chinoises publiées cette nuit ont confirmé que la croissance du PIB en Chine s’est stabilisée autour de son potentiel au T3 2010. D’un trimestre sur l’autre, la croissance a atteint +8,4 % au T2 2010 en variation annualisée (+2 % non annualisé) après +7,7 % au T2. Sur un an, le PIB progresse de 9,6 % sur un an au T3, après 10,3 %. Cela reste élevé mais l’économie chinoise s’est désormais installée sur un rythme moins enlevé (croissance trimestrielle moyenne T2 2009-T1 2010 : +12 %). Il est largement admis que la croissance potentielle de la Chine est entre 8 % et 9 %, on est donc dans ces eaux là.

En valeur le PIB de la Chine, au T3 2010, a été de 9 582 milliards de yuan, soit environ 1 430 milliards $.

Croissance du PIB en Chine au T3 2010 : stabilisation autour du potentiel
En l’absence de détails (comptes détaillés non publiés), il semble vraisemblable que l’investissement ait encore été au cœur de cette croissance. Dans les zones urbaines, même en tenant compte de l’inflation, les dépenses d’investissement sont encore très dynamiques, y compris dans la construction (cf. graphique ci-contre). En fait, le flux de crédit en Chine est assez important pour empêcher toute rupture de ce côté (1 671 milliards CNY au T3 2010, soit 17 % du PIB).

En revanche, du côté consommation, toujours pas de décollage. Les ventes au détail corrigées de l’inflation ralentissent et les premières données sur la consommation par tête en zone rurale indiquent un fort ralentissement (+4,7 % sur un an, plus bas depuis fin 2008). Il faut attendre un peu pour avoir le détail sur les zones urbaines (75 % de la consommation des ménages), mais les premiers signaux sont mauvais. Le commerce extérieur a lui fortement contribué à la croissance, l’excédent commercial atteignant sur l’ensemble du T3 65,6 milliards $ contre 41,2 Md$ au T2. Au final, l’économie de la Chine a bien ralenti, comme nous l’attendions, même si le mouvement a été plus rapide (dès le T2 2010) et trop concentré sur la consommation.

Dans un contexte de resserrement monétaire (hausse de 0,25 % du taux directeur de la banque centrale, à 5,56 % pour le taux de prêt à 1 an), d’appréciation graduelle du yuan face au dollar (déjà 2,7 % depuis le 1er janvier), d’excès de crédit et de poussée inflationniste (alimentaire), on peut se demander si la Chine ne va pas être rapidement confrontée à un dilemme :
  • avoir une croissance inférieure à son potentiel (socialement difficilement acceptable) pour limiter les risques sur le crédit et l’inflation ou maintenir une croissance soutenue au risque de voir se former une triple bulle (investissement, immobilier et endettement des entreprises).

Equipe Gecodia

Jeudi 21 Octobre 2010



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