Crise de la dette : l'Eurogroupe demande encore plus d'austérité à la Grèce

Les ministres des Finances de la zone euro ont demandé lundi soir à la Grèce de nouvelles mesures d'économies et une conclusion rapide des négociations autour de la restructuration de se dette avec les créanciers privés.


Crise de la dette : l'Eurogroupe demande encore plus d'austérité à la Grèce
Selon les propos du Président de l'Eurogroupe, le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, l'Eurogroupe (ministres de finances de la zone euro) appelle le gouvernement grec a se mettre d'accord avec la troïka (Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne) sur un nouveau programme d'ajustement budgétaire.

L'objectif est que la Grèce puisse tenir ses engagements de déficits, mis à mal en raison notamment de la dégradation économique du pays. Le déficit primaire s'est moins réduit que prévu en 2011 (cf. graphique). Ce sont les revenus qui posent problème, la récession ayant limités les gains. De plus, l'Etat grec montre toujours autant de difficultés pour lever efficacement l'impôt. Sur l'ensemble de l'année, il manque 873 millions d'euros à l'Etat pour atteindre ses objectifs de recettes, et les revenus nets ont été inférieurs de 1,7% à ceux de 2010.

De plus, il faut que la Grèce se mette rapidement d'accord avec ses créanciers privés pour réduire la charge de la dette qui représente - et de loin - le principal poste de dépenses de l'Etat grec. Sur un déficit total de près de 20 milliards d'euros en 2012, les intérêts seuls creusent un trou de plus de 16 milliards d'euros.

"Nous demandons aux autorités grecques et au secteur privé de trouver un accord (permettant d'effacer une partie de la dette grecque) dans les jours qui viennent", a affirmé M. Juncker.

Il a estimé que la contribution du secteur privé était en l'état insuffisante. Il a appelé à ce que les taux d'intérêt pour les nouvelles obligations que doivent recevoir les banques en échange des anciennes soit "clairement en dessous de 4%", alors que le secteur privé demande au moins ce niveau. On le comprend bien en regardant le poids des intérêts dans le déficit. La date butoir pour la restructuration est censées être le 13 février prochain ce qui impose un accord cette semaine ou bien la première semaine de février.

Trouver un accord reste urgent pour éviter à Athènes une faillite aux conséquences imprévisibles. De lui dépend le déblocage des aides promises par les Européens fin octobre d'un montant de 130 milliards d'euros. L'accord des créanciers privés est un préalable.

Or, la Grèce doit rembourser en mars plus de 14 milliards d'euros de dette obligataires arrivant à échéances. Si Il est donc essentiel que la Grèce se refinance via des prêts bilatéraux avec d'autres états de la zone euro et qu'une partie de remboursement soit annulé (restructuration).

avec source AFP