Crise de la dette en zone euro : le risque d’un effet domino sur l’Espagne, L’Italie et la Belgique


La tension s’est un peu apaisée du côté des dettes publiques de l’Espagne, de l’Italie et de la Belgique. Toutefois, le risque de contagion est non négligeable pour le système bancaire.



La situation est stabilisée sur le marché obligataire à propos des dettes espagnoles, italiennes et belges. Les spreads (écarts de rendements) avec le Bund 10 ans allemand sont revenus proches de 220 pb (100 pb = 1 %) pour l’Espagne, 160 pour l’Italie et 110 pour la Belgique. Il n’en reste pas moins que le stress a nettement décollé depuis mi-2010 et les niveaux sont sur des plus hauts depuis la création de l’euro. Il y a donc une légitimité à se poser la question du risque financier que représentent ces dettes publiques. Car même si le défaut n’est pas envisagé pour ces pays, une dérive des spreads implique une dévalorisation du prix des obligations et donc de possibles pertes pour les porteurs de ces emprunts d’Etat.

Selon la BRI, le [risque financier représenté par les dettes publiques de l’Espagne, l’Italie et la Belgique fin 2010]b représentait pour le système bancaire international 354 milliards € : 77 milliards € pour l’Espagne, 79 milliards € pour la Belgique et 198 milliards € pour l’Italie. Ce dernier chiffre peut surprendre compte tenu de l’importance des emprunts italiens (1 400 milliards €) mais il ne faut pas oublier que cette dette est majoritairement détenue par le secteur financier local et que les assureurs et fonds d’investissement ne sont pas inclus dans ces statistiques.

Concernant la répartition par pays, l’exposition française dépasse largement celle des autres pays (135 milliards €). L’Allemagne arrive en seconde position (68 milliards €).

Impacts économiques

Le risque de contagion aux dettes de l’Espagne, de l’Italie et de la Belgique est non négligeable. Ce n’est pas tant la solvabilité à moyen terme de ces pays qui est en cause mais leur capacité à trouver l’argent nécessaire à leur besoin de refinancement.

Une dérive des spreads engendrerait des pertes dans les portefeuilles des banques, mais aussi des fonds d’investissement et assureurs. Comme ils l’ont fait pour le Portugal (la Grèce et l’Irlande sont un peu à part), une partie des investisseurs pourraient provoquer des « ventes paniques » accentuant le problème. On change alors d’échelle, car le risque sur les obligations publiques zone euro passe de 82 milliards € (PIG) à 436 milliards € (PIIGS+B).

Équipe Gecodia.fr

Mercredi 8 Juin 2011