Crise de la dette en zone euro : le Portugal un peu plus pris à la gorge


La crise de la dette s’accentue un peu plus pour le Portugal. Un recours à l’aide européenne est inévitable.



Après la nouvelle dégradation de la note accordée à la dette d’Etat portugaise par Moody’s. La note est dégradée de 2 crans à A3 et la note est sous surveillance négative (donc nouvelles baisses probables). Pour l’agence de notation le pays aura une croissance trop faible et des besoins de financement trop importants pour encaisser un niveau de taux élevés, même avec une intervention du fonds de soutien européen EFSF.

Les taux des obligations du Portugal ont touché hier 7,7 % (10 ans). Le spread avec le Bund a atteint 460 points de base (100 pb = 1 %). Avec une croissance nominale de moins de 4 % prévue par l’OCDE pour 2011 et 2012, on voit mal comment générer un revenu assez dynamique pour payer un tel niveau de taux d’intérêt. Sauf à augmenter encore les impôts et donc réduire un peu plus la croissance.

D’ailleurs, hier le gouvernement a émis pour 1 milliards € de dette à court terme. Alors que l’échéance est trop proche (1 an), le taux d’intérêt accordé, suite à l’enchère, a été de 4,33 %. Pour une même maturité, l’Allemagne emprunte à 1,1 %.

Dans le même temps, la situation de l’Espagne s’améliore. Les taux reculent légèrement et le spread avec le Bund 10 ans est en baisse par rapport à la semaine dernière. La discrimination entre les deux pays est donc assez nette. Comme nous le pensons, l’Espagne a les moyens d’éviter de recourir à un plan d’aide européen, pas le Portugal.

Pour enfoncer le clou, notons la situation pour les CDS 5 ans. Le prix de l’assurance payé par un investisseur pour se prémunir d’un défaut sur la dette publique portugaise s’est envolé hier. Le CDS dépasse 500 points, contre 245 pour l’Espagne. Très clairement, les marchés ne croient plus en la soutenabilité des finances publiques portugaises.

Equipe GECODIA

Jeudi 17 Mars 2011