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Crise de la dette : Les doutes subsistent sur la fermeté des engagements grecs

Les pays européens, surtout d'Europe du Nord, sont très peu convaincus par la volonté des principaux partis politiques grecs de respecter les engagement pris en contrepartie de l'aide de 130 milliards d'euros promises. La tension est forte entre les politiques grecs et les gouvernements européens même si la Grèce semble en passe de répondre à toutes les exigences, au moins à court terme.


Crise de la dette : Les doutes subsistent sur la fermeté des engagements grecs
La situation reste très floue autour de la volonté des gouvernements européens de conclurent rapidement leur étude de la situation économique, budgétaire et politique en Grèce et de donner un feu vert pour le versement des premières tranches des 130 milliards d'euros d'aides promises à l'été dernier. Les Etats membres sont très frileux car ils craignent qu'une fois l'aide versée, la Grèce ne fasse pas les efforts promis et donc que l'aide tombe dans un "puits sans fond".

Selon le président de l'Eurogroupe (organe européen de décision sur ce sujet), Jean-Claude Juncker, "toutes les décisions nécessaires" pourraient être prises lundi prochain.

Pour rappel, les 130 milliards seront versé d'ici à 2014 par le FMI, l'Union européenne via la Commission et aussi par les Etats membres directement sous forme de prêts bilatéraux (d'où l'implication forte des gouvernement nationaux).

Les partenaires européens de la Grèce ont posé 3 conditions nécessaires pour leur accord et la mise en place des lignes de crédit :
- le vote des mesures d'austérité par la parlement et un calendrier précis pour l'implémentation des mesures adoptées ;
- mesures de consolidation budgétaires de 325 millions d'euros en plus des 3,2 milliards déjà prévus en 2012 ;
- un engagement explicite et écrit des partis politiques sur leur volonté de continuer les efforts après les élections d'avril prochain.

Sur ces 3 exigences, le premier point semble réglé et le deuxième en passe de l'être.

Concernant l'engagement des partis politiques, hier les chefs des deux partis gouvernementaux grecs, le socialiste Georges Papandréou (Pasok) et le conservateur Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie), ont répondu mais cela risque de ne pas convaincre les partenaires européens.

M. Samaras (en tête des sondages pour les élections d'avril) indique que "si la Nouvelle Démocratie gagne les prochaines élections en Grèce", le parti s'engage à respecter les objectifs du programme de stabilisation budgétaire ainsi que sur les réformes promises.

Toutefois, la phrase "certaines modifications de politiques pourront être nécessaires pour garantir la mise en œuvre totale du programme" ainsi que des références constantes au besoin d'une croissance forte sèment un doute sur la fermeté de cet engagement.

"Donner la priorité à la reprise économique aux côtés des autres objectifs rendra le programme encore plus efficace et l'effort d'ajustement encore plus réussi", plaide M. Samaras dans sa lettre.

Du côté du Pasok, le contenu de la lettre n'est pas public.

L'Eurogroupe veut être sûr que le remboursement de la dette et des intérêts seront assurés en priorité (donc que les prêts bilatéraux seront remboursé sinon les contribuables européens auront des pertes). Un compte bloqué réservé au service de la dette pourrait être créer mais ceci se heurte à la souveraineté de la Grèce.

L'exaspération monte d'ailleurs en parallèle entre les gouvernements d'Europe du Nord et la classe politique grecque. Le président grec Carolos Papoulias a notamment déclaré qu'il "n'accepte pas que [son] pays soit raillé par M. (Wolfgang) Schäuble".

"Qui est M. Schäuble pour railler la Grèce? Qui sont les Néerlandais? qui sont les Finlandais?" s'est exclamé le chef de l'Etat, personnalité consensuelle du monde politique de son pays, jouissant d'une grande popularité.

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a répété mercredi la volonté allemande d'aider la Grèce, mais seulement si celle-ci n'était pas "un puits sans fond".

Les Pays-Bas et la Finlande sont aussi à l'origine d'appels au sein de la zone euro en faveur d'une ligne dure vis-à-vis de la Grèce, afin que le pays surendetté et croulant sous les déficits honore rapidement toutes les promesses de réformes faites lors d'un premier memorandum signé en 2010.

Pour le ministre des Finances, Vénizélos (Nouvelle Démocratie) "il y a plusieurs [pays de la zone euro] qui ne veulent plus de nous".

avec source AFP