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Crise de la dette / Grèce : Le couple franco-allemand propose que le versement des nouvelle aides soient encadré

Après que l'Allemagne ait dû reculer sur un projet de mise sous tutelle budgétaire de la Grèce, le couple franco-allemand propose la création d'un compte spécial pour garantir la bonne utilisation des aides prévues dans le second plan d'aide de 130 milliards d'euros.


La France et l'Allemagne ont conçu un plan pour qu'une partie des nouvelles aides accordées à la Grèce soit versée dans un compte séparé pour être réservée au remboursement de la dette.

"Nous proposons que les intérêts de la dette grecque soient déposés sur un compte bloqué, qui garantirait ainsi que les dettes de nos amis grecs seront réglées", a expliqué le président français Nicolas Sarkozy. "Favorable" à cette idée, la chancelière allemande Angela Merkel a estimé que cela permettrait d'être "sûr que cet argent sera durablement disponible".

Les promoteurs de ce plan estiment qu'il s'agirait d'un bon compromis pour à la fois éviter que la Grèce brandisse la menace d'un défaut de paiement et lui permettre de garder sa souveraineté budgétaire. Ce plan semble être soutenu nettement plus largement que la proposition précédente de mise sous tutelle du pays avec la nomination d'un commissaire européen spécial chargé de contrôler directement le budget de l'Etat grec.

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro Jean-Claude Juncker a jugé mardi que l'idée franco-allemande de créer un compte bloqué destiné au remboursement des intérêts de la dette grecque n'était "pas aberrante".

Le gouvernement grec est toujours confronté à une triple négociation :
- avec les créanciers privés sur la restructuration de 100 milliards d'euros de dettes publiques détenues par les banques et les fonds ;
- avec la troïka (UE, FMI et BCE) sur les nouvelles mesures d'austérité et de réformes économiques à mettre n place pour obtenir les aides accordées au titre du second plan d'aide de 130 milliards d'euros (prêts du FMI, de l'UE et des Etats directement) ;
- les partis politiques gouvernementaux entre eux et avec les autres partis au parlement.

Sur le plan interne, alors que la Grèce tourne actuellement au ralenti en raison d'une grève générale dans le privé et le public, signe que l'unité est encore très loin autour d'une stratégie de sortie de crise.

Les syndicats protestent contre de nouveaux projets de rigueur prévoyant notamment la réduction du salaire minimum, de coupe dans les retraites complémentaires et la suppression de 15 000 emplois dans le secteur public.

Les négociations politiques semblent de plus très difficiles. Le Premier ministre, Luca Papademos doit convaincre les trois leaders, Georges Papandréou (socialiste), Antonis Samaras (droite) et Georges Karatzaféris (extrême-droite) de donner leur feu vert afin de débloquer cette aide cruciale pour le pays qui doit rembourser 14,5 milliards d'euros le 20 mars.

Lundi soir, le ministre des Finances Vénizélos a dénoncer le manque d'unité des partis de la coalition gouvernementale face aux négociations critiques avec les créanciers. "Au lieu de se préoccuper de ce tragique dilemme (...) en faisant preuve d'unité nationale (...) beaucoup consacrent leurs efforts à une confrontation dépassée comme si rien ne s'était passé", a-t-il déclaré.

avec source AFP