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Crise de la dette : Derniers développements au sujet de la Grèce

Malgré les avancés sur l'austérité et la restructuration de la dette, l'Eurogroupe refuse de donner son accord pour le versement des aides supplémentaires à la Grèce. 325 millions d'euros d’économies manquent toujours et les futures élections créent une grande incertitude. Les gouvernements européens doutent de la volonté des partis politiques grecs à appliquer les mesures promises.


Crise de la dette : Derniers développements au sujet de la Grèce
Malgré l'adoption par le parlement grec d'un nouveau plan d'austérité et la conclusion d'un accord sur la restructuration de la dette détenue par les créanciers privés, la Grèce n'a pas encore reçu l'assentiment de ses partenaires européens. Les premiers versements des 130 milliards d'euros de prêts prévus pour soutenir le pays sont toujours bloqués par l'Eurogroupe.

Les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) ont différé une nouvelle fois leur accord sur les versements du nouveau plan de sauvetage. Ce dernier est essentiel car la Grèce car le pays n'a les moyens de de rembourser seule ses prochaines échéances pour sa dette.

Selon Jean-Claude Juncker, président du l'Eurogoupe, "il semble que de nouveaux travaux techniques doivent encore être réalisés entre la Grèce et la troïka" et ce "dans plusieurs domaines". Les ministres des Finances de la zone euro se retrouveront lundi prochain pour faire le point.

Trois points bloquent toujours. 325 millions d'euros d'économies supplémentaires doivent encore être trouvées dans le budget 2012 (malgré 3,2 milliards euros d'économies budgétaires votées ce week-end). De plus, les chefs de la coalition ne se sont toujours pas engagé à mettre en œuvre le plan de rigueur après les élections d'avril.

En outre, il n'est toujours pas certain que les trois éléments du plan de soutien à la Grèce (programme d'austérité, nouveaux prêts et effacement partiel de la dette) permettent de ramener comme prévu le niveau de la dette globale du pays à un niveau jugé soutenable, à savoir 120% du PIB en 2020 contre 160% aujourd'hui. Le Fonds monétaire international, qui fait partie de la troïka, fait de ce seuil une condition pour apporter sa propre contribution au sauvetage de la Grèce.

Le conseil des ministres du gouvernement de Lucas Papademos doit décider mardi après-midi des 325 millions d'euros d'économies supplémentaires. Selon les médias grecs, elles résulteraient d'une réduction du budget des ministères, dont celui de la Défense.

Concernant l'effacement d'une partie des 320 milliards d'euros de dette publique grecque, l'accord prévoit que les créanciers privés échangerons leurs obligation d'Etat contre des nouveaux titres grecs (taux bas, maturité plus longue) et des obligations émises par le Fonds européen de stabilité financière (FESF) selon une source citée par l'AFP.

Ainsi, pour une valeur initiale (faciale) d'obligation de 100, chaque créancier privé recevra pour 35 d'obligations grecques à 30 ans avec un taux de 3,5 % (contre moins de 10 ans pour la plupart des titres actuels) et pour 15 d'obligations du FESF (court terme), les 50 restants étant perdus. Ceci permettra donc d'effacer près de 100 des 200 milliards d'euros de dette grecque aux mains de créanciers privés.

Les gouvernements européens continuent de mettre la pression sur le gouvernement grec. Pour le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble l'Allemagne veut "aider mais [elle ne peut] pas alimenter indéfiniment un puits sans fond" ajoutant que "quand on regarde la situation politique intérieure grecque (...) la question est : qui va garantir que ce que nous décidons maintenant vaudra toujours après les élections?".

Le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager "ils (le gouvernement grec, ndlr) doivent d'abord mieux faire leurs devoirs", a-t-il déclaré, soulignant que les Pays-Bas ne voteraient pas l'aide sans avoir pu examiner "clairement les conséquences pour l'économie, pour la croissance, pour la dette".

De son côté, le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, insiste sur la caractère systémique d'un défaut grec. "[Un défaut] aurait des conséquences dévastatrices, en particulier pour les composantes les plus modestes de la société grecque, et des ramifications négatives dans l'économie européenne en général" ajoutant au sujet du programme d'assainissement budgétaire qu'il est essentiel que "les forces politiques (grecques, ndlr) se l'approprient complètement, ce qui aidera la Grèce à rétablir la soutenabilité de ses finances publiques et sa croissance, mais à condition qu'il soit effectivement mis en œuvre", a-t-il ajouté.

avec source AFP