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Crise de la dette / Banques : La recapitalisation jugée suffisante par l'autorité de régulation... a priori

L'autorité européenne de supervision bancaire (EBA) juge qu'une recapitalisation à hauteur de 115 milliards d'euros du système bancaire européen est bien engagée. Les banques européennes semblent même avoir de la marge. Les banques vont principalement procéder à des augmentations de capital afin d'améliorer leurs fonds propres.


Les plans des banques européennes pour leur recapitalisation sont a priori largement suffisants pour atteindre globalement les 115 milliards d'euros requis, a assuré jeudi le régulateur européen des banques, sans toutefois se prononcer sur la viabilité de ces plans.

A l'issue d'une première réunion d'évaluation à Londres des plans présentés par les 30 banques concernées, l'Autorité bancaire européenne (EBA) a évalué que les propositions représentaient "un surplus global d'environ 26%" par rapport à ses exigences.

"Cela laisse de la marge pour le cas où certaines actions ne se matérialiseraient pas", a noté l'EBA dans un communiqué.

L'EBA avait fixé en décembre à 114,7 milliards d'euros les besoins en recapitalisation des banques européennes. Les établissements concernés devaient présenter avant le 27 janvier leur plan de recapitalisation, l'objectif étant de porter à 9% le ratio de leurs fonds propres les plus solides avant la fin juin 2012

L'EBA a en outre souligné que les mesures proposées relevaient "majoritairement" d'augmentations directes de capital et non d'une pondération des risques

Le régulateur a aussi estimé que ces recapitalisations n'auraient quasiment pas d'impact sur "l'économie réelle", contrairement à certaines craintes exprimées. Il a estimé que les capacités de prêt des banques seraient amputés de "moins de 1%" par les mesures prévues.

Il a indiqué que les banques européennes seraient soumis en 2013 à de nouveaux tests de résistance pour évaluer l'impact des recapitalisations.

L'EBA a par ailleurs souligné qu'elle n'était pas entrée à ce stade dans l'analyse des propositions de chaque banque, un processus "détaillé" d'évaluation allant se mettre en place dès ce mois-ci en liaison avec les superviseurs nationaux.

"L'analyse mesurera la crédibilité des mesures avancées", explique le communiqué, en précisant que les prévisions de résultats ou le produit attendu de ventes d'actifs seraient regardés de près.

"Durant ce processus, les plans de recapitalisation pourront être contestés et dans certains cas révisés", a prévenu l'EBA.

L'autorité bancaire avait démenti lundi des informations de presse assurant qu'elle contestait la méthode choisie par plusieurs établissements pour amener leurs fonds propres "durs" à 9% du montant de leurs engagements.

"Même s'il est trop tôt pour se prononcer sur la faisabilité de ces plans, l'EBA a été impressionnée par la volonté des banques de prendre les mesures appropriées", avait-elle alors assuré.

La Grèce est le pays le plus concerné par ce processus de recapitalisation, avec 30 milliards d'euros nécessaires pour ses banques. Les banques allemandes doivent lever 13,1 milliards d'euros, les italiennes 15,4 milliards d'euros et les françaises 7,3 milliards d'euros.