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Crise Grecque : le gouvernement rejette la mise sous tutelle mais doit aussi céder à la troïka

Le gouvernement grec rejette fermement le plan allemand prévoyant la nomination d'un commissaire européen "spécial" chargé de contrôler le budget. Toutefois, le pays doit accepter les exigences de ses créanciers pour éviter le défaut.


Crise Grecque : le gouvernement rejette la mise sous tutelle mais doit aussi céder à la troïka
Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a fermement répondu aux fuites dans la presse concernant les propositions allemandes vidant à conditionné le versement de l'aide européenne au placement total du gouvernement grec sous tutelle budgétaire.

"Quiconque pose à un peuple un dilemme entre l'aide financière et la dignité nationale ignore des enseignements historiques fondamentaux", a affirmé le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, peu avant son départ pour Bruxelles où il participera au sommet européen de lundi. "Nos partenaires savent que l'unification européenne est fondée sur l'égalité institutionnelle des Etats-membres et le respect de l'identité nationale", a-t-il ajouté, cité par un communiqué.

Dans une allusion transparente à l'Allemagne, M. Vénizélos s'est affirmé convaincu que "les dirigeants des pays européens, en particulier de ceux qui ont une responsabilité accrue en Europe de par leur taille, savent comment traiter les questions entre partenaires".

Athènes avait déjà rejeté samedi toute concession sur sa souveraineté, après la révélation de la proposition de l'Allemagne, soutenue par d'autres pays, de donner à l'UE un pouvoir décisionnel sur la gestion budgétaire grecque.

Le plan allemand de mise sous tutelle conditionnerait le versement des aides prévues dans le second plan adopté cet été à un accord avec les créanciers privés mais aussi à la nomination d'un commissaire européen mettant sous tutelle le budget national et la conduite de la politique économique.

De plus, le gouvernement doit aussi répondre aux exigences supplémentaires des de l'UE et du FMI qui demandent de nouvelles mesures de rigueur et de déréglementation afin de permettre au pays de ne pas voir ses finances publiques dériver significativement par rapport aux engagements pris depuis 2010.

Le second plan de 130 milliards d'euros sous la forme de prêts des Etats membres de la l'UE, de l'UE directement et du FMI est aussi conditionné à un accord sur la restructuration de la dette avec les créanciers privés. Celui-ci pourrait être trouvé cette semaine.

"En principe, nous conclurons la semaine prochaine", a ajouté le ministre des Finances, peu après qu'un communiqué de l'IIF a fait mention lui aussi de "nouveaux progrès" dans le processus de restructuration de la dette du pays qui prévoit l'effacement de 100 milliards de créances.

Athènes espère pouvoir présenter les modalités de cette entente en marge du sommet européen de lundi pour obtenir l'aval de la zone euro et du FMI. L'objectif est de faire passer le poids de la dette publique grecque à environ 120% du PIB d'ici à 2020 contre près de 160% actuellement.

Pour la Grèce, cette série d'accord avec les créanciers privés (restructuration) mais aussi publics (nouveaux prêts) est essentiel pour éviter un défaut de paiement à court terme. Le 20 mars prochain 14,5 milliards d'euros d'obligations arrivent à échéances et doivent être remboursées (refinancées) à l'aide des prêts des pays européens et du FMI.

M. Vénizélos a confirmé la rudesse de ces discussions après avoir rencontré la troïka samedi dans la foulée de ses entretiens sur la dette. Ceux-ci portent sur de nouvelles mesures budgétaires, le marché du travail, le système de retraite et de sécurité sociale mais aussi sur le système bancaire grec et sa recapitalisation. La troïka UE-FMI-BCE demande notamment des mesures de "déflation-compétitive" (baisse du coût du travail dans le secteur privé).

avec source AFP