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Crise Grecque : la restructuration entraînerait 70 % de pertes pour les banques

L'accord entre les créanciers privés et la Grèce déboucherait sur une décote de 50 % sur la valeur nominale des obligations de l'Etat grec. Ceci se traduirait par une réduction de 100 milliards d'euros pour la dette publique du pays et engendrerait une perte de 70 milliards d'euros pour les créanciers privés.


Crise Grecque : la restructuration entraînerait 70 % de pertes pour les banques
La restructuration de la dette publique grecque détenue par les créanciers privés (banques locales et étrangères principalement) se ferait avec une décote de 50 % selon le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos. De plus, le projet devrait être soumis au vote du parlement grec "d'ici le 13 février".

Selon M. Vénizélos un accord est très proche et le parlement aura à voter les conditions de l'émission des nouvelles obligations. En effet, il ne s'agit pas d'une opération d’effacement pur et simple de dette mais d'un échange entre des obligations actuellement dévalorisée et de nouvelles obligations d'Etat avec un taux d'intérêt adapté à la situation budgétaire du pays.

Comme les anciennes obligations ont perdu entre 80 % et 90 % de leur valeur d'origine, une substitution avec une décote est donc possible (et même souhaitable pour les créanciers privés si la décote est proche de 50 %). Un tel accord se traduirait automatiquement par une réduction du niveau de dette publique de la Grèce. L'objectif est de parvenir à une réduction de 100 milliards d'euros.

La restructuration et la mise en œuvre de mesures d'austérité et de réformes économiques promises par le gouvernement ramèneraient le poids de la dette publique de 160 % du PIB à près de 120 % du PIB d'ici à 2020.

Le ministres des Finances a souligné que pour les banques et fonds détenteurs de créances grecques une décote sur la valeur nominale des obligations (valeur à l'émission) de 50% équivaudrait à des pertes réelles de plus de 70% (compte tenu de la valeur de marché à l'achat pour certaines banques). Les créanciers privés perdrait donc près de 70 milliards d'euros dans l'opération. Cette somme est déjà largement provisionnée par les banques étrangères via les dépréciations déjà actées.

Toutefois, l'ampleur de ces pertes pose problème pour les banques grecques. L'opération doit s'accompagner d'une recapitalisation et le gouvernement voulait au départ en profiter pour s'assurer un droit de regard. Mais, l'UE et le FMI demande à Athènes de procéder à une recapitalisation sans droit de vote sur la gestion des banques (via emprunts convertibles en obligations).

En revanche, compte tenu de la valeur de marché des obligations (80 à 90 % en dessous du nominal), les fonds ayant acheté des obligations très dévalorisées (fonds vautours) peuvent espérer faire une très bonne opération si la Grèce ne fait pas défaut d'ici 2020.

avec source AFP