Page Générique

Crise Grecque : la mise sous tutelle de la Grèce écartée, rumeurs sur une aide supplémentaire

Les gouvernements européens demandent à la Grèce de parvenir rapidement à un accord avec les créanciers privés sur la restructuration de sa dette publique. L'aide prévue sera versée ensuite. Si une tutelle européenne sur le budget grec est pour l'instant écartée, l'Allemagne demande le respect et refuse toute aide supplémentaire.


En marge du sommet européen du 30 janvier, les problèmes de la dette de la Grèce ont fait l’objet d’une réunion entre le Premier ministre du pays, Lucas Papademos, et plusieurs responsables européens ainsi qu’un représentant de la Banque Centrale Européenne (BCE).

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE ont appelé à un accord rapide entre le gouvernement grec et les créanciers afin de stabiliser la situation budgétaire du pays en réduisant sensiblement le poids de sa dette et se charge d’intérêt.

La restructuration de la dette publique grecque doit permettre de réduire de 100 milliards d'euros le poids des obligations d’Etat et est une condition nécessaire pour que les Etats européens et le FMI poussent verser les prêts prévus le second plan d’aide (130 milliards d’euros). Ces aides doivent arriver avant le 20 mars, la Grèce devant rembourser 14,5 milliards d'euros d’obligations.

La question de la mise sous tutelle de la Grèce est passée au second plan. Le projet allemand était particulièrement sévère. Il prévoyait qu’un commissaire européen spécial soit désigné pour surveiller la politique du gouvernement grec, avec droit de veto sur ses décisions budgétaires. Le document demandait aussi que le pays consacre ses revenus "avant tout" au paiement des intérêts et au remboursement de la dette.

La chancelière allemande, Angela Merkel a exclu lundi soir une telle contrainte même si elle a estimé que la question d'une surveillance accrue des décisions du gouvernement grec "se pose" car les réformes promises ne sont pas toutes mises en œuvre.

Le président français Nicolas Sarkozy a rejeté catégoriquement lundi soir une possible mise sous tutelle budgétaire de la Grèce par l'Union européenne. "Il ne peut être question de mettre quelque pays que ce soit sous tutelle". Ce ne serait "pas raisonnable, pas démocratique et pas efficace", a-t-il ajouté.

Du côté grec, le Premier ministre grec exclu de demander pour l’instant une aide supplémentaire par rapport aux 130 milliards d'euros déjà promis. Toutefois, des rumeurs circulent sur une rallonge de 15 milliards d'euros environ.

"Il est trop tôt pour dire si nous aurons besoin de fonds supplémentaires, notre but est d'éviter une aide supplémentaire de nos créditeurs", a souligné à ce sujet M. Papademos. Ce qui n’exclut pas d’en demander plus tard.

Le président français Nicolas Sarkozy a lui estimé que cela avançait "dans la bonne direction", tout en lançant un appel du pied à la BCE pour qu'elle accepte aussi une réduction de ses propres créances. Mais la BCE refuse fermement la possibilité de prendre des pertes sur ses achats de dettes publiques (programme SMP).

De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel s'est refusée à envisager une augmentation des prêts à la Grèce ou un effort de la BCE.

avec source AFP