Crise Grecque : l'Irlande critique l'implication du privé

Le ministre irlandais des Finances, Michael Noonan, a fustigé l'implication des créanciers privés pour résoudre la crise de la dette des pays en difficultés de la zone euro, dans un entretien au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung paru samedi.


"C'était mortel de commencer un débat sur la restructuration de la dette en faisant porter le fardeau aux créanciers privés. Cela a rendu les marchés fous", a-t-il déclaré au journal, rappelant que "quand on prêtre de l'argent, la première question qui se pose, c'est vais-je le récupérer?".

"Nous devons résoudre nos problèmes de dette. Ensuite les marchés se calmeront", a ajouté M. Noonan.

Le gouvernement grec et ses créanciers privés se sont séparés dans la nuit de vendredi à samedi sans boucler d'accord sur la restructuration de la dette du pays qui lèverait la pression sur la zone euro, les discussions devant continuer samedi.

Questionné si l'Allemagne faisait assez pour résoudre la crise de l'euro, M. Noonan a répondu: "je ne crois pas qu'un pays puisse prendre seul la responsabilité du problème. L'Europe est composée de 27 pays. En raison de sa force économique, l'Allemagne doit jouer un grand rôle. Mais ce serait injuste de faire porter le fardeau en son entier aux Allemands".

Il a souligné que "pour l'instant, l'Allemagne n'avait pas encore versé beaucoup d'argent. Jusqu'ici nous parlons toujours de garanties. Et il est aussi vrai que l'Allemagne a beaucoup profité de l'euro et s'est développée en une économie exemplaire ces dernières années".