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Crise Grecque : Le FMI est toujours dans une position attentiste

Le Fonds international n'a pas encore décidé de participer au second plan d'aide et sa contribution pourrait être limitée à 13 milliards d'euros. Pour le FMI, les efforts de la Grèce sont en deçà de ses attentes, la dette restant trop élevée même après restructuration et austérité.


La participation du Fonds monétaire international (FMI) au second plan d'aide prévu pour la Grèce reste en suspens. Le FMI hésite encore sur l'opportunité et la taille de l'aide qu'il pourrait accordé.

Sur le premier plan d'aide (100 milliards d'euros en 2010), le FMI avait prêté 30 milliards d'euros à Athènes. La nouvelle aide devrait tourner autour de 13 milliards d'euros sur 130 milliard d'euros au total.

Deux éléments gênent le FMI actuellement. D'une part, les capacités d'intervention du FMI sont de plus en plus limitées. Il reste 250 milliards de dollars de disponibles. Or, le Fonds doit conserver des marges de manœuvre non seulement pour aider d'autres zones (Amérique Latine et Afrique notamment qui peuvent souffrir du ralentissement actuel) mais pour faire face à un problème en Italie ou en Espagne (où un plan d'aide pourrait consommer toutes les réserves disponibles).

Les capacités d'intervention du FMI doivent augmenter de 250 milliards de dollars via prêts direct mais ceci reste encore flou et le timing n'est pas précisé. Notamment, les Etats européens doivent apporter près de 200 milliards de dollars mais en ont-ils les moyens ?

D'autre part, la dette publique de la Grèce dépasserait encore 120 % du PIB en 2020 selon les dernières projections. Or, ce niveau constitue un maximul pour le Fonds. Selon le Wall Street Journal, le FMI tablerait sur une dette de 129% du PIB en 2020 (près de 170 % en 2011).

Ainsi, malgré la restructuration de 200 milliards d'euros de dette publique dont 50 % est supprimé et l'austérité très sévère que le pays est censé mettre en place, la Grèce serait toujours dans une situation d'insoutenabilité pour ses finances publiques.

La contribution du FMI à un nouveau plan d'aide international reste donc incertaine, un certains nombre d'Etats membres jugeant trop risqué de financer encore davantage un pays qui n'a pas tenu tous ses engagements.

Dimanche, les Etats-Unis ont indiqué qu'ils soutiendraient l'idée d'un nouveau prêt à la Grèce. "Nous saluons le programme de réformes économiques convenu entre le Premier ministre grec et les partis de la coalition, et l'affirmation publique du soutien des grandes économies européennes", a indiqué le secrétaire américain au Trésor Timothy Geithner dans un communiqué.

"C'est un ensemble très solide et très difficile de réformes, méritant le soutien de la communauté internationale et du FMI. Les Etats-Unis encourageront le FMI à soutenir cet accord", a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis, premiers actionnaires du Fonds, ont suffisamment de droits de vote au sein de l'institution de Washington pour bloquer à eux seuls toute décision.

avec source AFP