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Belgique : nouvelle indignation d'un ministre belge contre la Commission européenne sur la crise de l'euro

Un nouveau membre du gouvernement belge, la ministre aux Affaires sociales Laurette Onkelinx, proche du Premier ministre socialiste Elio Di Rupo, s'en est pris au "corset budgétaire" que la Commission européenne veut imposer selon elle aux Etats face à la crise de la dette.


"Je suis inquiète et, par certains aspects, indignée. Je suis inquiète par le corset budgétaire à tous crins. Pour moi, serrer la vis, ce n'est pas un projet de société", a affirmé Mme Onkelinx - qui occupe un poste de vice-Premier ministre au sein du gouvernement - en visant l'exécutif européen dans un entretien publié par la Libre Belgique.

C'est la seconde fois en huit jours qu'un ministre du gouvernement belge critique ainsi l'orientation "ultralibérale" de la Commission européenne.

"Pour moi, serrer la vis, ce n'est pas un projet de société", a ajouté Mme Onkelinx. Tout en reconnaissant que la rigueur était "indispensable", elle a estimé que pour la Commission "le corset budgétaire est une obsession" au détriment des politiques de croissance et d'emploi.

Elle a dénoncé les propositions "pas très démocratiques" de la Commission dont celui "d'imposer" un changement de budget à un Etat avant même que ce budget ait été présenté aux Parlements nationaux ou "pire encore" d'imposer à un pays "des réformes économiques structurelles" sur la foi des seules agences de notation et même si ce pays n'est pas en procédure de déficit excessif.

"C'est ce que j'appelle une mise sous tutelle de l'Etat", a déploré Mme Onkelinx.

Souhaitant "secouer le cocotier", Mme Onkelinx a également réservé quelques flèches aux représentants du "capitalisme financier" à l'origine de la crise.

Elle a notamment dénoncé le rôle de la banque Goldman Sachs (GS) qui a construit des produits dérivés permettant de "maquiller la situation économique et permis l'entrée de la Grèce" dans la zone euro. "Et savez-vous qui a travaillé pour GS? Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, Mario Monti, Premier ministre italien, Lucas Papademos, le Premier ministre grec", a-t-elle fait remarquer en jugeant cela "troublant".

"Ce capitalisme financier continue à forcer les choix", a-t-elle regretté.

Avant Mme Onkelinx, le ministre des Entreprises publiques, Paul Magnette (socialiste) avait déjà affirmé que la politique de rigueur "imposée" aux Etats de l'UE par la Commission européenne "n'est pas bonne" et va conduire à "15 ans de récession pour l'Europe".

Ces propos avaient été dénoncés par les alliés libéraux (droite) et démocrates-chrétiens flamands de M. Di Rupo et le Premier ministre avait publiquement désavoué son ministre.